La Camargue, du 16ème au 19ème siècle

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Après avoir évoqué, dans une première partie les origines historiques de la Camargue, je vous propose de poursuivre le périple dans le temps et cela du 16ème au 19ème siècle.

Sur cette période, la Camargue est relativement prospère. Des aménagements hydrauliques importants dans le delta vont être entrepris, favorisant les cultures, l’approvisionnement en eau douce et drainant les terres marécageuses. Cette terre difficile et riche à la fois se structure peu à peu. La configuration foncière, basée sur de la grande propriété forge un habitat dispersé. Les grands domaines religieux comme ceux de l’Ordre de Malte jouent un rôle considérable dans le développement économique de la Camargue.

L’exploitation du sel du marais de Peccais d’Aigues-Mortes, incite François Ier, en 1532, à relier les salins à la mer. Mais ce chenal, s’ensable et l’ouverture, en 1752 du Grau-du-Roi résout pour un temps le problème. Celui-ci trouve enfin une solution en 1806, en transformant Aigues-Mortes en port fluvial grâce au Canal du Rhône à Sète.

La peste de 1720, qui tue la moitié de la population marseillaise et le tiers de celle d’Arles, a épargné la communauté des Saintes qui s’oppose avec véhémence à l’accueil de réfugiés arlésiens.

À la Révolution française, le culte est suspendu jusqu’en 1797. Vers 1838, les Saintes-Maries de la Mer voient naître le pèlerinage des Gitans venus de toute l’Europe.

Au 19ème siècle, l’occupation humaine s’intensifie et se diversifie. Le système de gestion hydraulique se modifie singulièrement. On cherche alors à assécher les marais et à améliorer le rendement des terres déjà fertiles. La basse Camargue est investie et l’exploitation salinière s’organise. Le système de mise en valeur du sol camarguais est basé sur l’alliance millénaire de la production de grains et de l’élevage ovin. L’élevage des moutons, taureaux et chevaux sont tous trois très anciennement pratiqués dans le delta. Ils appartiennent à un système agro-pastoral basé sur la culture des céréales : les moutons valorisent la jachère, les chevaux servent au dépiquage des céréales et les taureaux, une fois dressés, tirent la charrue. L’histoire agricole de la Camargue est aussi marquée par la culture de la vigne. D’ailleurs la Compagnie des Salins du Midi plante des vignes sur les lidos sableux, entre Aigues-Mortes et les Saintes-Maries-de-la-Mer. Ce vignoble grâce à la submersion prolongée des sols, l’épargne de la crise du phylloxéra des années 1860.

Les voies de communication se développent (construction des voies ferrées vers les Saintes-Maries de la Mer et Salin-de-Giraud). Les propriétaires des grands domaines vivent à Paris, Lyon ou Marseille. Ils investiront peu à peu la vie politique arlésienne. Seule la population des Saintes-Maries de la Mer représente un noyau dur constitué notamment de pêcheurs et de gardians. C’est par eux que se transmettent les savoir-faire.

En 1899, le Marquis de Baroncelli s’installe aux Saintes sur la petite route du Sauvage, au mas de l’Amarée ; il s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante.

C’est en cette fin du 19ème siècle que notre voyage dans le temps s’arrête, la prochaine fois nous reprendrons le train de l’histoire de la Camargue, aux premières lueurs du 20ème siècle.

Sophie Pagès

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A propos de l'auteur :

Guy Roca