Diane vauverdoise
Rendre la chasse attractive et respectueuse de la nature

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Jacques Boisset, responsable du parc à lapins du Canta¨re
Jacques Boisset, responsable du parc à lapins du Cantaïre

Sous l’abri ombragé de l’ancienne station des eaux du Cantaïre, dans des cages régulièrement entretenues et désinfectées, la société de chasse locale, élève quelques 200 à 250 lapins de garenne originaires de notre terroir afin de maintenir, voire de recréer des populations suffisantes sur le territoire communal. En cette chaude journée estivale, Robert Fabre, vice-président de la Diane vauverdoise, nous fait découvrir la gestion de la faune des Costières et les travaux d’aménagement (jachères, luzernes et cultures à gibier, garennes artificielles, cages de pré-lâcher…), qu’effectuent tout au long de l’année le bureau et les bénévoles de la société pour permettre une bonne pratique de l’activité de chasse.

La Diane vauverdoise, présidée depuis trois ans par Christophe Bertin, gère la chasse à terre sur plus de 600 hectares de vignes et de bois. Des parcelles communales mais également des terrains privés régis pas des baux de chasse signés avec les propriétaires. Afin de perpétuer cette tradition ancestrale, d’assurer la pérennité d’une chasse attractive et d’offrir à ses 183 adhérents les meilleures conditions de pratique de cette activité de loisir nature, l’association mène des opérations de repeuplement, d’aménagement des espaces naturels, de régulation des nuisibles et s’efforce de mettre en place une gestion responsable des prélèvements.

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Robert Fabre et Jacques Boisset
Cage de pré-lâcher
Cage de pré-lâcher
Garenne artificielle
Garenne artificielle
Garenne artificielle
Garenne artificielle

Ces différentes actions conjuguées commencent à donner des résultats. Le lièvre, très prisé par les chasseurs, représente actuellement avec le perdreau le point fort du territoire. Tous les ans en fin de saison, les responsables de la chasse avec l’aide d’un technicien cynégétique effectuent un comptage des lièvres. En fonction de ce qui reste, la société achète des trios (1 mâle, 2 femelles) en provenance des pays d’Europe de l’Est (Hongrie, Tchécoslovaquie,…). « Ces lièvres reproducteurs coûtent assez chers mais ils s’acclimatent bien et permettent de maintenir une population relativement abondante », selon Robert Fabre.
« Pour le perdreau, c’est pareil, on fait venir un technicien au mois de mars (il a un appareil qui enregistre le chant du mâle) et on évalue quartier par quartier. En fonction du comptage, on achète des perdreaux qui vont pouvoir s’adapter au milieu».

Les dirigeants de la Diane vauverdoise ne cachent pas leur satisfaction d’avoir pu réimplanter le lapin.

« Dix ans en arrière, il n’y en avait plus un seul. Et là, depuis six ou sept ans, on fait beaucoup de reproduction avec des lapins d’Espagne. Pendant trois ans, on a commencé à en lâcher 500. Cette année, on a un peu réduit ; on n’en a lâché que 300. Plus l’apport de l’élevage du parc dont s’occupe Jacques Boisset. Avec René Azaïs et Lionel Mestre, ils veillent sur les 15 ou 16 lapines et les 4 ou 5 mâles qui vont reproduire des lapins sauvages originaires d’ici ».

Comment et quand se font les lâchers de gibier ?

 « Les lièvres, on les lâche au mois de janvier. Ils sont capturés dans les pays d’Europe de l’Est avant les grands froids. Les lapins, on les lâche fin janvier, et les perdreaux, la semaine après le 14 juillet (le 18 exactement). On a réalisé un système de cages, des cages de pré-lâcher, où on met une douzaine de perdreaux avec une petite cage particulière pour un mâle adulte. Le tout équipé d’abreuvoirs et d’agrainoirs. Ensuite, tous les jours, on va faire sortir deux perdreaux. Le mâle adulte, reste pendant 7 à 8 jours pour garder l’ensemble. Puis, quand ils sont bien habitués à manger et à boire, on lâche tout le monde. Nous sommes allés voir à Manduel, à Montagnac, où ils ont ce système de cages depuis 20 ans, aujourd’hui, ils ne chassent pratiquement qu’avec du perdreau sauvage. On a un peu de pertes avec les nuisibles, les chiens errants, les chats, les grosses buses, mais en les lâchant comme ça au mois de juillet, ils ont le temps de s’acclimater à leur nouvel environnement et ils peuvent davantage se défendre au moment de la chasse. Et au moins, ils sont sauvages ».

Le point le plus sensible pour toute société de chasse, c’est la gestion des prélèvements et la limitation de la pression de chasse. Les chasseurs doivent respecter le plan de chasse journalier, instauré par la Diane vauverdoise en 2011, à savoir : 3 perdreaux, 1 lièvre et 3 lapins par personne. Les autres espèces-gibiers ne sont pas soumises au plan de chasse.

De la date d’ouverture, le premier dimanche d’octobre si les vendanges sont terminées, jusqu’au deuxième dimanche de janvier, ils peuvent chasser 3 matins par semaine afin de garder du gibier jusqu’à la fin de la saison, puis, ils peuvent s’adonner à leur loisir préféré 3 jours par semaine (jeudi, samedi et dimanche) jusqu’à la fermeture (28 février).

Bien sûr, l’idéal pour maintenir un fort potentiel cynégétique sur le territoire consisterait à adapter l’exercice de la chasse dans le temps pour chaque espèce, avec des dates d’ouverture et de fermeture spécifiques liées à la biologie de l’espèce et aux conditions climatiques.

« Chaque saison, plus de 85 % des populations faunistiques sont tuées. C’est dommage. On essaie en vain de faire voter les chasseurs pour faire fermer le lièvre un peu plus tôt. – comme il se fait dans tous les villages aux alentours (Beauvoisin, Générac, Gallician, Le Cailar…). On fermerai le lièvre et le perdreau 15 jours avant, je suis sûr qu’il nous resterait beaucoup plus de gibier sauvage qui se défendrait et qui se reproduirait » admet à regret Robert Fabre.

Le plus difficile reste à convaincre les chasseurs eux-mêmes. Mais avec le temps, les mentalités évoluent et l’autolimitation des prélèvements s’inscrit inexorablement dans une démarche d’avenir.

Lapin de garenne
Lapin de garenne
Lièvre d'Europe
Lièvre d’Europe
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A propos de l'auteur :

Guy Roca