Nul doute ! Sa carrure, sa prestance, son chant puissant mais sensible, tout cela prédestinait Kristian Paul à l’opéra. Pourtant, lui-même ne le savait pas, son parcours est celui d’un artiste lyrique atypique.
A l’invitation de Monique Galtier-Quiles, présidente des Amis du Bel Canto, Kristian Paul a passé quelques jours à Vauvert pendant la fête votive, pour découvrir les traditions en pays mais surtout pour aider la présidente à l’organisation du 50ème Gala lyrique qui aura lieu le 8 octobre prochain.
Ce sera la troisième année que Kristian Paul, baryton verdien, vient chanter à Vauvert. Pour cet évènement très important, le chanteur est exigent et ne veut rien laisser au hasard. Il souhaite qu’un large public assiste à ce concert exceptionnel et unique. Pour cela le programme sera d’une très grande qualité et six voix exceptionnelles viendront surprendre le public averti autant que séduire les non initiés.
Pour Kristian Paul « Rare sont les associations qui durent et qui n’ont pas d’intérêts financiers comme les Amis du Bel Canto, je suis aussi très touché par l’engagement de Monique » se confie-t-il. « C’est pour cela que je souhaite l’aider » explique-t-il.
L’artiste généreux dans sa façon de chanter et d’appréhender son métier se souvient « Mon premier métier, c’était ingénieur de travaux en entreprise du bâtiment… » Effectivement il ne pensait pas faire la carrière qu’il a aujourd’hui, même si à cette époque, il se faisait déjà remarquer par son envie de « donner de la voix ».
C’est à 33 ans, bénéficiant durant deux années de l’enseignement de grands professeurs tels que, Andréa Guiot, Marie-Thérèse Kahn, Gian Koral, Omar Ganidze, ainsi que Gérard Souzay pour le Lied et la Mélodie, que très vite, il décidera de se consacrer entièrement à son art.
Après s’être installé à Paris, puis à Berlin, le chanteur se hisse en l’espace d’une décennie à un très haut niveau, Kristian Paul conduit sa carrière par une série de choix judicieux qui lui permettent un authentique développement artistique et une vocalité en harmonieuse évolution.
Aujourd’hui, l’artiste est reconnu, mais reste simple et chante toujours avec le bonheur de chanter. Et le public a la chance d’écouter sa voix exceptionnelle, d’une puissance rare et d’un grand pouvoir émotionnel, aussi bien à Paris, qu’à Strasbourg, à Marseille, à Toulouse ou à Vauvert.
Pour en savoir un peu plus
Pratiquant plus de quatre langues, dont l’allemand, l’italien, l’espagnol et le français, son répertoire de rôles de « premier plan » est très varié :
Escamillo, Athanael, Valentin, Scarpia, Don Giovanni et le Comte Almaviva, Ormondo, Hérode, ainsi que Enrico (Lucia de Lamermoor/Donizetti) à l’opéra de Montpellier, Lindorf /Coppélius/Dapertutto/Miracle (Les Contes d’Hoffmann/Offenbach), Peter (Hänsel und Gretel/Humperdinck), Ralph (La Jolie Fille de Perth/Bizet) au Stadttheater de Berne (Suisse), Macbeth (Verdi) à Berlin, Capulet (Roméo et Juliette/Gounod) au Théâtre de St Etienne, Ourrias (Mireille/Gounod) au Grand Théâtre de Tours, Le Marquis de la Force (Dialogue des Carmelites/Poulenc) à l’opéra de Marseille puis au Bayerische Staatsoper de Munich, Luther/Crespel (les Contes d’Hoffmann) en Novembre 2011, aux côtés de Diana Damrau et Rolando Villazón.
En 2012, il interprète Sharpless (Butterfly/Puccini) au Théâtre de Fribourg (Suisse), Amonasro (Aida/Verdi) avec Opéra en plein air.
En 2013 il est en autres, Germont, (La Traviata/Verdi) au Théâtre de Rabat. Egalement en 2013 puis en 2014, à nouveau Luther/Crespel et les Quatre Diables aux côtés de Giuseppe Filianoti / Joseph Calleja, Kate Lindsay et Laurent Naouri à Munich au Bayerische Staatsoper.
En cette saison 2015 – 2016, il incarne à nouveau Le Marquis de la Force aux côtés de Cheryl Studer puis impressionne par l’interprétation de son magistral Théseus (A Midsummer Night’s Dreams/Britten) à Klagenfurt (Autriche).
En avril, il donna à la scène une véritable incarnation du rôle-titre de Rigoletto au Théâtre Mohamed V de Rabat, avec l’orchestre National du Maroc complété d’un renfort des chœurs de la Scala de Milan, sous la direction de Benoît Girault.
En mai dernier, il est encensé par la critique musicale pour son interprétation de Germont au grand théâtre de Tours, sous la direction musicale de Jean-Yves Ossonce et de Nadine Duffaut pour la mise en scène.
Rôle qu’il reprend avec un grand bonheur dans une toute nouvelle production en janvier 2016 à Paris.
Baryton verdien, doté d’une très grande voix à la scène, Kristian Paul possède virtuosité, diction extrêmement claire et de grands aigus qu’exigent le répertoire verdien et français.
Héritier de la grande tradition française, il chemine
A propos de l'auteur : Guy Roca
