Réserve Naturelle Régionale du Scamandre : Baguage des Ibis falcinelles

  • Jeunes ibis falcinellec dans la Réserve Naturelle Régionale du Scamandre
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Le mercredi 6 juin a eu lieu dans la héronnière à deux pas du Centre de découverte du Scamandre une séance de baguage de l’Ibis falcinelle. Sur ce site protégé et accessible au public grâce aux acquisitions des terrains par la mairie de Vauvert et le Conseil Départemental du Gard, ce programme scientifique a été mis en place dès 2006 par la Tour du Valat suite à la découverte des 14 premiers couples nicheurs en France. Ce projet vise à identifier les mécanismes qui affectent la dynamique de ces oiseaux à l’échelle du bassin méditerranéen. Plus de 3 500 juvéniles ont été bagués entre 2006 et 2017. Ces opérations ont d’ores et déjà permis de mettre en évidence les échanges avec les populations espagnoles des deltas de l’Ebre et du Guadalquivir (carte ci-dessous) Les 1 236 couples qui se sont reproduits en 2017 illustrent bien le fort dynamisme de cette espèce dans le delta du Rhône.

A 7h du matin ce ne sont pas moins de 24 participants qui se sont rassemblés sur le parking de la Réserve Naturelle Régionale. Avant le départ sur le site de reproduction mixte de plus de 6 000 couples d’Aigrette garzette, de Héron garde bœuf, Bihoreau gris, Crabier chevelu et Héron cendré, Yves Kayser, ingénieur de recherche à la Tour du Valat, donne la constitution des équipes et les consignes. Jéremiah Petit, chef de service et conservateur de la RNR du Scamandre ainsi que Rémi Tiné, technicien naturaliste, collaborent avec leur équipe du Syndicat Mixte de la Camargue Gardoise, au suivit de la héronnière. Baguer des oiseaux ne s’improvise pas et il faut suivre un protocole précis afin d’assurer la réussite de l’opération et ne pas nuire à la reproduction des oiseaux. L’opération ne durera qu’une heure et demi pour ne pas compromettre la nidification. Quatre équipes organisées autour d’un bagueur agréé auront pu marquer 146 poussins dans la matinée. Ce n’est pas facile de capturer les ibis lorsque l’on a de l’eau jusqu’à mi-cuisse et qu’il faut s’insinuer au travers des branches des tamaris pour les saisir avec délicatesse avant de les amener jusqu’au bagueur. Une bague plastique avec un code lisible à distance est alors placée sur l’un des tibias ainsi qu’une autre bague métallique du Muséum National d’Histoire Naturelle sur l’autre tibia. Il faut ensuite ramener le poussin à son nid d’origine, tout cela rapidement mais sans précipitation.

Le temps imparti s’étant écoulé, il faut évacuer la héronnière et laisser les oiseaux reprendre leurs activités habituelles. Les adultes qui nous surveillaient, ne tardent pas à rejoindre leur progéniture tandis que les humains se dirigent vers les bâtiments du Centre du Scamandre pour un petit déjeuner bien mérité.

Un adulte d’Ibis falcinelle surveille les scientifiques à seulement quelques pas.
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A propos de l'auteur :

Jean-Pierre Trouillas

Naturaliste, amoureux des sciences naturelles, de l’histoire, du patrimoine et des traditions. Passionné de photographie, des arts et de la culture. Curieux de tout en quelque sorte avec une furieuse envie de partager mes passions. Ex-éducateur à la retraite, mais toujours prêt à créer du lien par conviction et non par déformation professionnelle.