La journée de la petite enfance organisée par le centre social Rives et le centre Samuel Vincent a eu lieu le samedi 6 octobre à la salle Bizet de Vauvert. Elle a rencontré un certain succès par la présence très importante des professionnels de la petite enfance, crèches, assistantes maternelles etc.
1ère partie de la journée
Cette journée débute par la conférence du professeur Gérard Neyrand, sociologue de la famille qui pose la question suivante :
La famille dans tous ses états : Quelle place pour le tout petit ?
Tous les contes de fées finissent ainsi : Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants !!
Autant dire que la réalité est bien loin des contes de fées, le professeur Neyrand évoque le fait qu’il n’est pas naturel et facile de devenir parents, mais aussi que les violences au sein des familles sont une réalité et que les enfants sont souvent victimes d’agressions sexuelles.
Dans quel état est la famille ?
Bouleversements de la pratique parentale
Les théories sont reconsidérées
Repositionnement des positions professionnelles.
Peu à peu avec l’émancipation des femmes et le développement du travail des femmes à l’extérieur du foyer va se poser la question du mode de garde de l’enfant et de comment prendre en charge son accueil et envisager sa socialisation. Le problème sera accentué alors même que vont apparaître les familles recomposées et les familles homoparentales.
- Le bébé et la pratique des soins
1945, création de la PMI (protection maternelle et infantile) qui répond à une urgence qui est la préservation de la santé avec un taux de mortalité infantile jugé trop important. L’enfant est considéré alors comme un être végétatif et comme un tube digestif dont les besoins sont essentiellement physiologiques. Le modèle de la famille est celui de la femme au foyer qui s’occupe des enfants, l’homme, lui, doit pourvoir aux besoins matériels des siens.
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- La théorie de l’attachement
Cette théorie va remettre en cause les schémas traditionnels à savoir que la pulsion de l’attachement est déconnectée de la question de la reproduction et donc relativise la dimension instinctive l’attachement qui de fait devient plus culturel. Cette théorie est née de l’apparition des nouvelles familles, conjoints qui refont leur vie de leur côté avec aujourd’hui un taux de divorce qui atteint 50 % des mariages alors qu’il était de 10% dans les années 60.
- Le renouvellement des pratiques professionnelles dans le secteur de la petite enfance
Avec le taux d’activité féminin qui ne cesse d’augmenter, 40 % dans les années 60, aujourd’hui il atteint 80 % pour les 25-55 ans. Les métiers qui touchent à l’accueil des jeunes enfants va peu à peu évoluer avec un accent mis sur la professionnalisation croissante des métiers avec plus de formation et l’apparition de la psychologisation des formations.
Longtemps l’accueil collectif a été considéré comme un pis-aller pour les femmes obligées de travailler quand le père était absent ou défaillant notamment au 19e et au début du 20e siècle.
Peu à peu le niveau de compétences obligatoires est monté avec l’apparition de l’obligation du CAP petite enfance dont on peut noter une prépondérance de la dimension médicale par rapport à la dimension psychologique. Aujourd’hui avec la restructuration de ce secteur on note la montée en puissance des éducatrices de jeunes enfants. Concernant les « nounous » le métier est mieux défini et plus encadré elles sont insérées dans un réseau (2011) suivant une directive de la CNAF (caisse nationale des allocations familiales) en 1989, qui pose la professionnalisation et la mise en réseau.
En conclusion :
L’objectif démocratique bien qu’il puisse être amélioré donne malgré tout une chance à tous les enfants de s’épanouir et de participer à la vie sociale.
Les questions posées à l’issue de la conférence montraient tout l’intérêt des enjeux évoqués par le sociologue mais montraient aussi la motivation des professionnels présents. Ces questions portaient notamment sur l’engagement des parents et sur la nature même de cet engagement. La question de la laïcité a été abordée mais le professeur Neyrand, n’a pu que souligner l’intérêt de la question tout en avouant son impuissance à apporter une réponse.
2ème partie de la journée
Des ateliers sur la gestion de l’enfant au quotidien ont été suivis avec intérêt par les personnes présentes. Ces ateliers très interactifs ont permis de connaître des aspects qui touche au développement de l’enfant. Ils ont eu le mérite de valoriser et de déculpabiliser la mère et/ou la professionnelle. Il s’agissait finalement d’interpréter les messages comme par exemple le slogan : 5 fruits et légumes par jour qui sont nécessaires pour une bonne santé mais qui doit être un objectif. La diététicienne en a profité pour donner quelques recettes de cuisine puis rapidement les participantes ont elles-mêmes partagées leurs recettes, leurs astuces et tout cela dans la bonne humeur.
– L’alimentation du jeune enfant : une diététicienne du CHU de Caremeau dont l’objectif est de présenter aux professionnels de la petite enfance l’importance de l’alimentation, de la diversification et de présenté le PNSS plan national de santé.
– L’allaitement avec la présence de la PMI pour présenter l’importance de l’allaitement choix proposé aux femmes et présenté comme bénéfique pour l’enfant mais néanmoins on ne doit pas culpabiliser les femmes qui ne font pas ce choix.
–Caprice ou pas caprice : comment gérer le caprice ? toutes les difficultés rencontrées par les professionnels du secteur et aussi par les parents !! l’école des parents et des éducateurs (EPE)
–Comment l’enfant apprend à parler par l’association en orthophonie du Gard (APOG)
La journée s’est terminée par un spectacle de marionnettes « Les mots qui construisent… l’impact des paroles adressées aux enfants »