Gréco et Zico explosifs…

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Arles
Dimanche 11 octobre 2015
Finale du Trophée Taurin

Cette 34ème finale du trophée taurin, a connu, c’est sûr, un succès d’affluence puisque les arènes d’Arles étaient au trois quarts pleines. Le temps était également de la partie, une partie avant course de qualité et haute en couleurs, les meilleurs raseteurs étaient là alors que côté taureaux on pouvait avoir mieux. L’attribution du biou d’Or le dimanche précédent à Mignon de Cuillé faisait quelque peu grincer des dents, mais… la commission est souveraine même si elle n’a pas toujours  été bien inspirée. Bref, la course pouvait commencer et on en attendait beaucoup. En blanc, nous avions à droite : Katif, Allouani, Chekade, Benafitou, Ayme, Auzolle et Cadenas ; à gauche : Zekraoui, Four, Aliaga, Ouffe, Rassir et Favier. Cinq ont tiré la course, Katif en grand meneur, Allouani inusable et brillant, Cadenas, Benafitou et Four en travailleurs appliqués. Nous débutions par un très bon Boer, puis la pâte allait retomber avec les quatre suivants avant que ne sorte Gréco. La prestation de ce dernier allait nous faire oublier toute la médiocrité précédente. Avec pour complice Zico Katif, le taureau de St-Antoine va monter cette finale à une apogée rarement atteinte, car en plus de sa prestation s’est ajouté toute l’émotion, l’angoisse et le délire du travail, du courage, de l’abnégation et de la classe de Zico Katif. Comme un scénario de film très bien affûté, travaillé minutieusement, sauf que, là, Zico jouait sa vie face à ce monstre de Gréco. Neuf mille personnes debout, tantôt les poings serrés de peur pour Zico, tantôt applaudissant à tout rompre les actions grandioses de Gréco, ou retenant leur souffle lorsque Gréco enferme Allouani, lui arrache pantalon et slip, lui laboure la fesse avant de se soulever en final à la barrière, ce fut pharaonique…Dommage que Optimus pour finir rata sa course… mais nous avions notre compte.

Boer (L’Occitane)
Sa première moitié de prestation est un sans-faute, même s’il manque un peu de jus, placé idéalement, de bons déplacements, aucun déchet dans ses réactions avec des finitions souvent très dangereuses. Une seconde partie où il accuse le coup, prenant de temps à autre le temps de récupérer y compris au centre, et il termine difficilement avec une ficelle.

Chico (Lautier)
Sans s’éloigner des planches, il fera sa prestation à son rythme avec des accélérations quand il sent l’homme à sa portée. Sa course  manquait un peu de relief  et il résiste onze minutes.

Sylvérado (Nicollin)
Rien de spectaculaire, mais du sérieux, de l’application et un danger permanent quand il appuie ses répliques et conclue cornes au-dessus des planches. Il perd sa seconde ficelle (Allouani) et termine exténué.

Mignon (Cuillé)
Certains (dissidents) l’attendaient, les mêmes idiots qui l’on sifflé à sa rentrée, et Mignon leur a donné du grain à moudre. Taureau sérieux, classique, il n’a pas eu le punch habituel ni ces anticipations qui rendent les tentatives des hommes risquées. Intelligemment, il se déplace pour éviter de subir, ce qui lui arrivera en fin de course, mais rentre ses ficelles (2 000 euros).
Inadmissible que l’on siffle un taureau en n’importe quelle situation, encore moins pour signifier que l’on n’est pas d’accord sur le titre de biou d’Or. Lui n’a rien demandé !!!
Ecrivez aux journaux qui gèrent le trophée taurin, ou sifflez la commission taurine, pas le taureau !

Garlan (Les Baumelles)
Le triple biou d’Or, après une saison plus qu’honorable, a raté sa sortie ! Comme c’est dommage, lui qui nous a enchantés durant des années s’est fait rattraper par ces mêmes années qui paralysent petit à petit le corps. Certes, bien placé, Garlan s’est souvent contenté d’envoyer un énorme coup de tête au passage des hommes car les pattes ne pouvaient pas suivre. La fin d’un grand cocardier est toujours plus dramatique quand elle se produit en piste… Il rentre sa seconde ficelle à 2 000 €.
Merci Garlan et bonne retraite car on sait que tes pélots ne sont pas des ingrats et que tu seras «chouchouté».

Gréco (St Antoine)
Pas sitôt sorti, il enferme Benafitou et effectue un coup de barrière gigantesque couchant le pilier… le ton est donné. Katif prend la direction des affaires et les «tampons» s’enchaînent. Bien sûr, certains diront il ne veut rien voir à gauche ! Et c’est vrai ! Mais sa course sur les droitiers qui s’aventureront sera un monument de noblesse sur un rythme et une régularité exemplaires. Sixième minute, le tampon est si puissant qu’il catapulte Zico sur le dernier tube. Le choc est si violent que Zico retombe en contre piste sans pouvoir se relever. On rentre le taureau, Katif regagne l’infirmerie et l’on croyait que le duel allait s’arrêter là par la mise hors-piste de Zico par Gréco. Ce dernier ressort et comme fait exprès, au même moment Zico revient le buste enveloppé d’un grand bandage, certainement plusieurs côtes de cassées. Mais Zico allait-il être encore Katif ? Se tenant les côtes il essai, reçoit encore des tampons, tombe, se relève et repart de plus belle ! Le public est en transe, c’est du délire ! Et quand Zico lève la première ficelle, les arènes explosent. Entre temps, pour ne pas rater ce qui se dessinait comme un grand moment de tauromachie, Sabri Allouani se risque, se fait rattraper dès le début du raset, se retrouve dans les cornes de Gréco qui lui arrache pantalon, slip et laboure la fesse. La fin de l’action sera pathétique car ni l’un ni l’autre ne s’avouent vaincus, ça se termine par une immense action aux planches, là aussi un grand, un très grand moment.

L’intensité ne fléchira pas jusqu’à sa rentrée avec sa seconde ficelle à 2 800€, une ovation qui a fait trembler l’amphi Arlésien qui venait de vivre un des nombreux grands événements de son histoire.

Optimus (Les Baumelles)
Le cocardier espoir de la manade, a lui aussi mal conclu sa saison. Surpris par la piste et le niveau de la compétition ? Overdose de fin de saison ? Ses pélots devront en tirer les enseignements. Il n’a pas trouvé sa place, a manqué de ressources morales et physiques. Quelques bonnes poursuites, deux ou trois belles finitions et il s’incline à la septième.
A revoir donc avec impatience la saison prochaine.

Emile Grande   Emile Grande

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A propos de l'auteur :

Guy Roca