Le marché du terroir a connu un beau succès. Il faut dire que les étalages présentaient des produits variés et de qualité. On pouvait y trouver des stands liés à la Camargue et à nos traditions ainsi que des produits gastronomiques à réveiller délicieusement nos papilles. Un plaisir que de flâner à l’ombre des platanes de l’avenue Victor Hugo, en attendant le défilé qui ouvrait le concours d’abrivado.
Alors que les musiciens de la peña de La Gardounenque, avait commencé dès 10h à éveiller en nous les premiers frissons de la « Fé di Biou », ce sont les calèches des Attelages de Petites Camargue, ornées de bouquets dorés de Genêt d’Espagne, qui à 10h30 se sont mis en route depuis le Planet. Derrière eux une foule d’Arlésiennes ont défilé au son du fifre et du tambourin. Lou Pantaï de Camargo associé à d’autres groupes folkloriques, ont offert un spectacle riche en couleur. Enfants et adultes, hommes et femmes offraient aux regards des spectateurs la richesse et la délicatesse des vêtements traditionnels.
Alors que les rues étaient remplies de plusieurs milliers de personnes, la voix d’Alain Rubio se fit entendre. C’était le moment de la présentation des manades et la tension allait monter d’un cran. Les gardians des manades Devaux, Labourayre, Lescot, Vitou et Lou Simbeu à la présentation impeccable et aux harnachements soignés font bonne impression. Il faut dire qu’à Vauvert on ne badine pas avec cela et que la moindre négligence peut faire perdre des point pour le concours. La première bombe éclate et donne le signal du départ pour la première abrivado. Un frisson parcours les spectateurs, on cherche à deviner au loin les premiers mouvements de foule. La chevauché apparaît soudain alors que les attrapaïres sont au plus haut de leur excitation. En quelques instants, ils sont là tout prés de nous, après avoir pourfendu la marée humaine. Les cavaliers, les chapeaux bien vissés sur la tête, encadre d’une façon parfaite les quatre taureaux qu’ils doivent amener aux arènes. Les attrapaïres sont un peu dépités. Malgré leur course folle, ils n’ont pas réussi à troubler l’harmonie de la formation équestre, mais ils répéteront l’opération pour les quatre autres abrivados. Ces jeunes, respectant les règles établies, participent à leur manière à juger les prestations des différentes manades. La dernière bombe retentit avertissant au public que tous les taureaux sont bien enfermés aux arènes Jean Brunel. C’est ce monsieur, bien connu du monde de la bouvine, qui a lancée l’idée d’un concours de manade annuel il y a 32 ans.
A 12h30 le verdict du concours allait être donné aux arènes. Tous les groupes folkloriques, musiciens, calèches et cavaliers se retrouvent en piste dans un décorum esthétique, joyeux et émouvant. Jacques Mailhan président du Jury a recueilli toutes les notations des 12 personnes, réparties sur le parcours. Alain Rubio, en grand maître de cérémonie annonce les résultats. La manade Vitou a obtenu 422 points, Devaux 431, Lescot 442, Lou Simbeu 448 et Labourayre 449. Un score très serré et une victoire sur le fil pour la manade Labourayre. Régine Pascal chante alors une vibrante Coupo Santo reprise par les spectateurs jusqu’au haut des gradins. Les grands gagnants de cette magifique matinée c’était le public, qui sous un soleil estival, avait vécu un grand moment d’estrambord.