Le dimanche 28 mai offrait une riche programmation. En matinée deux abrivado menées par les manades Aubanel et Martini, suivies d’un lâcher de trente taureaux, ont apporté leur lot d’émotions et a généré de belles images qui resteront dans les mémoires. A midi, c’était une course de vaches dans le plan temporaire de la place Docteur Arnoux. Le tout était animé par la peña de La Gardounenque.
A 16 heures, course au trophée de l’Avenir dans les arènes Jean Brunel. Cette course comptait pour le XXIIIème Trophée Christian Mestre et le Vème souvenir Nicole Dumatras-Cartalade. En prélude de la course, la chorale Vocissimo, Chœur Lyrique de Camargue, interprète l’air du Toréador de l’opéra Carmen de Georges Bizet. Superbe prestation, très appréciée du public et magnifiée par la présence de ravissantes andalouses.
La capelado haute en couleurs et en originalités se décline avec les couleurs du club taurin. La peña de la Gardounenque et les arlésiennes des Cabidoules du Cailar sont de la cérémonie. Henri Fabre, dix-huitième président, porte l’étendard du club accompagné de son petit-fils tandis que les plus jeunes remettent aux manadiers leurs garrots respectifs.
Malgré une affiche prometteuse, la course fut un peu en deçà. Cependant, certains taureaux et hommes en blanc ont tiré leur épingle du jeu et ont offert de bons moments.
LOU LINGE (Guillierme), prend presque tous les rasets sans aller jusqu’au bout. A du mal à se fixer et perd rapidement tous ses attributs. MERLOT (Cayzac). Ce Merlot là n’était pas piqué. Ses poursuites sont appuyées et il maintiendra ce régime durant toute sa course. Poursuites pétillantes se terminant quelques fois aux planches notamment sur Benammar, Charrade et El Mahboub. Il entendra cinq Carmen. Le meilleur biòu de cette première période. TUTU (Les Baumelles), peine à trouver sa place en piste et saute à cinq reprises. Beaucoup de temps perdu en contre-piste et des efforts timorés du coté raseteurs lorsqu’il se place. Finit fort aux planche sur Ouffe et entend un Carmen
Pas de répit à l’entracte avec la danse des cordelles interprétée par Les Cabidoules et une nouvelle prestation de Vocissimo. Un bonheur pour les yeux et les oreilles. Le retentissement des clarines nous ramènent à la course.
MUIRON (Le Ternen). Ce petit taureau aux départs rapides montre tout son talent et ses grandes qualités. Il se positionne aux planches et observe. Rien ne lui échappe et il anticipe les départs des hommes en blanc. Il accélère en fin de trajectoire et rattrapera spectaculairement El Mahboub, qui s’en sortira bien. Benammar et Ameroui seront les meilleurs animateurs de ce quart d’heure. Le taureau rentrera avec son deuxième gland. Il entendra cinq Carmen plus un à sa rentrée joué par la Gardounenque.
BAUDELAIRE (Paulin); En début de prestation le taureau répond à droite comme à gauche. Il réalise de belles finitions se terminant aux planches en s’engageant parfois jusqu’au poitrail comme sur Vic ou Améraoui. Deux Carmen vont gratifier ces actions. Il va ensuite baisser de régime pour rentrer dans l’indifférence avec sa deuxième ficelle. BATACLAN (L’Occitane). Le taureau a montré toutes ses qualités en répondant avec régularité à de nombreuses séries de rasets. Généreux, il défend ses attributs en baissant la tête. Si Ouffe lui coupe la cocarde, c’est Charrade qui fera main basse sur le reste. Il entendra Carmen pour un coup de barrière sur Benammar puis à sa sortie.
Remise des trophées en piste avec la contribution du groupe Les Cabidoules. C’est Mouiron qui obtiendra le 33ème Trophée Christian Mestre. Si Antoine Charrade, Loïc Améraoui et à un moindre degré Youssef El Mahboub ont donné du rythme à cette course, c’est Sofian Bennamar qui est sacré meilleur animateur du jour et sur les deux courses. Il reçoit donc, à juste titre, le 6ème trophée Nicole Cartalade. La Chorale vocissimo nous grattifie d’une superbe Coupo Santo.
Après la course la bandido à l’ancienne de 7 taureaux était suivie par un lâcher de 30 biòu. Dernières étincelles en rouge et jaune de cette magnifique fête offerte par les 280 membres du Club Taurin L’Abrivado.
A propos de l'auteur : Jean-Pierre Trouillas
Naturaliste, amoureux des sciences naturelles, de l’histoire, du patrimoine et des traditions. Passionné de photographie, des arts et de la culture. Curieux de tout en quelque sorte avec une furieuse envie de partager mes passions. Ex-éducateur à la retraite, mais toujours prêt à créer du lien par conviction et non par déformation professionnelle.