On l’appelait « Radi »

[smartad id='3' align='center']

Les nombreux sportifs et amateurs de football qui fréquentent le stade principal de la ville ignorent tout du destin hors du commun de celui qui donna son nom à la pelouse d’honneur. 

 

Joseph Radelyevitch, d’origine Serbe, est né le 2 août 1902  à Dubrovnik en Croatie (Ancienne Yougoslavie).
Expulsé de son pays natal à l’éclatement de la guerre de 1914, après l’attentat de Sarajevo, alors qu’il n’avait que douze ans, il se retrouve d’abord en Italie, puis en France, où il survit dans des conditions très difficiles. A Marseille, sans abri durant plusieurs jours, il dort plus d’une nuit au fond des calanques.

A l’adolescence, il arrive en Arles où il est embauché comme manœuvre chez Monsieur Baltaro, un entrepreneur de maçonnerie spécialisé dans le ciment armé (réservoirs à eau, cuves à vin, etc.…). Cet entrepreneur se déplace souvent dans les caves des régions viticoles où beaucoup de particuliers s’équipaient d’amphores en ciment. Par la suite, Charles Baltaro installa son entreprise à Vauvert avec son personnel et Joseph devint vauverdois à part entière. Son patron également, qui par son humour et sa faconde s’imposa rapidement comme une incontournable figure locale.

Connu plus communément sous le diminutif amical de « Radi », Joseph va alors se convertir au travail de la vigne et troquer la truelle pour la charrue et la serpe. Embauché au mas Bourgarel, chez Monsieur Raymond Blanc, il commence comme ouvrier agricole avant de gravir les échelons. Gagnant la confiance et l’estime de son patron, souvent absent, il prend peu à peu de nouvelles responsabilités et terminera sa carrière comme chef de culture. Après la vente du mas, il sera hébergé chaleureusement chez Monsieur Hubert Guyot qui mettra à sa disposition un petit logement dans sa maison, rue de la République.

A la retraite, très vite il a su s’adapter à la vie associative de notre cité. De 1961 à 1979 (date de sa mort), il prit en main les rennes du club de football local, se dépensant sans compter, ne ménageant ni sa peine ni son argent, pour que vive et triomphe toujours plus son cher FCV, qui devient sa grande famille.

Omniprésent dans la vie locale

 

Son activité inlassable, le conduisit par la suite à la création des sociétés réunies pour l’organisation des lotos. Il en devient le président des présidents.
Nombreux sont ceux qui ont encore en mémoire sa voix éraillée à l’accent si particulier quand il nommait les quines des lotos, surtout quand Vauvert avait gagné.
Toujours dynamique malgré son âge, cordial avec tous, il aimait aussi s’entourer de jeunes qui acceptaient volontiers ses conseils de sagesse et de paix.

Il laissa à sa mort brutale, un souvenir indélébile dans la mémoire de nombreux vauverdois. Jusqu’au dernier instant de sa vie, il a œuvré pour son cher club. Il collectait chez les particuliers, souvent des supporters, du verre qu’il vendait à la verrerie du Languedoc, toujours soucieux d’une saine trésorerie et du bon fonctionnement du club.
Un soir d’octobre 1979, au stade, il est mort en déposant de sa voiture des corbeilles de verre. La municipalité répondant aux vœux des dirigeants devait donner quelques temps après son nom à la pelouse principale du complexe Léo Lagrange, rendant  ainsi un vibrant hommage à celui qui avait tant œuvré pour le Football Club Vauverdois.

1968 : L’épopée de la coupe Gard-Lozère

 

en collaboration avec Albert Gavanon, dit « Brétou »

(crédits photos : Albert Gavanon, Elvire Guyot, Any Libra)

[smartad id='7' align='center']

A propos de l'auteur :

Guy Roca