Le Cailar : Une expo originale et puissante à la Galerie du bonheur

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La Galerie du bonheur présente Valery Koshlyakov « Life is short, art is eternal » jusqu’au 2 décembre 2018.
Depuis Février 2011, à l’issue de l’exposition le Torero mort, Valery Koshlyakov avait dit qu’il veut que «l’on refasse quelque chose ensemble !» à Jean-Marie Bénézet.
Depuis, cette exposition était en projet, en souhait.
« Comme je trouve le travail de cet artiste, puissant, surprenant chaque fois, depuis que je l’ai découvert à la biennale de Venise en 2003, j’étais à la fois ravi de sa proposition et, si ce n’est gêné, empêché, car comme il donne dans le très grand format voire le monumental, je n’avais plus de lieu à sa mesure. Il avait par deux fois investi les salles de feu la maison Mathieu et je dispose aujourd’hui d’un espace aux dimensions plus modestes où je dois proposer des expositions en fonction. » Commente Jean-Marie Bénézet.

Quatre ans plus tard, il exposait dans la galerie des éditions Dilecta à Paris, un ensemble de collages rehaussés : un travail où l’on retrouve l’univers, la composition de ses grands formats, sa palette même, comme s’il s’agissait de donner à ses créations un format plus accessible, celui d’une page de magazine.
Si le public découvrait là cette technique, elle n’était pas nouvelle pour lui. Il s’y essaie dès les années 1980 et la pratique depuis, d’abord comme esquisse pour ses tableaux avant que cela devienne des pièces spécifiques sans aucune autre fonction que ce qu’elles proposent.

 

 

Il réunit des choses à priori difficiles à mettre ensemble ce qui donne à ses collages une résonnance toute particulière.
Il s’agit d’un télescopage d’éléments anachroniques, antinomiques, divergents, étrangers les uns aux autres, issus de magazines, artistique, de mode, littéraire, de décoration, de catalogues de supermarché dégotés dans les vide greniers : un portait de la renaissance affublé d’un bras tatoué, une madone à la lingerie affriolante pour de généreux atouts, des images publicitaires avec les mots de Rodin, de Delacroix qui résonnent subitement comme des slogans.
Étonnamment, ces collages deviennent intimement très cohérents, ils nous ramènent à notre perception des choses, à tout ce qui peut passer dans la tête lorsqu’on lit une peinture, une photographie, un film. L’image publicitaire lorgne vers telle ou telle œuvre, transmet sa séduction, sa sensualité ou sa violence et les images d’aujourd’hui nous accompagnent forcément devant une œuvre de quelques siècles, nous facilitent son
appréhension.

Si les Saint Sébastien de Mantegna, d’Holbein, de Boticelli…, nous renvoient à la photographie érotique contemporaine, quelques plans de Kaurismaki ont quelque chose du Caravage.
Ces trente cinq collages sont accompagnés de neuf peintures, dont une pour laquelle il faut toute la hauteur du mur. Un ensemble d’œuvres, toujours a tempera, présenté lors de sa dernière grande exposition en juin dernier au château de Franconville, consacrée à l’histoire comme à la culture de la France avec ici quelques unes de ses figures emblématiques, Jeanne d’Arc, Alexandre Dumas, d’Artagnan…

Valery Koshlyakov est préoccupé, attentif à ce qu’il considère comme une profonde modification de la culture française. Un constat qu’il a fait notamment en chinant dans les brocantes, ce qu’il affectionne, où les camelotes empilées font une riche trame historique et disent les changements d’époque, de vie, comme les peurs orientales d’aujourd’hui quand il s’agissait, avec Ingres et Delacroix, d’exotisme romantique. Le regard un peu en oblique d’un artiste russe sur la culture française.

Textes de Jean-Marie Bénézet,

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A propos de l'auteur :

Guy Roca