Annelyse Chevalier
Le bois des Rièges, coeur de la Camargue

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Nos “anciens de Camargue”, qu’ils aient été gardians, manadiers, pêcheurs, chasseurs ou autres, ont tous, enfouie au plus profond de leur mémoire, une somme insoupçonnée de souvenirs et d’anecdotes sur leur pays et leur activité. Des histoires souvent incroyables et fabuleuses, dignes des plus grands films de Pagnol. Parce qu’en un siècle ces hommes ont vécu de grands changements – la modernisation et le progrès –, leurs récits semblent venir d’un autre monde, comme hors du temps. Ils ont connu l’arrivée de l’électricité, de l’eau courante, de la motorisation, du téléphone, des clôtures… Malheureusement, la plupart de ces histoires s’en iront avec eux.

Avant sa sortie en librairie, le 20 août prochain, Annelyse Chevalier nous raconte le parcours de la réédition (Actes Sud) du Bois des Rièges, cœur de la Camargue.

Le Bois des Rièges, dix ans après…

10 ans déjà…  10 ans déjà qu’est sorti le « petit livre bleu » sur le Bois des Rièges. Son succès,  inattendu et rapide, n’a fait que conforter l’idée d’attrait et de fascination qu’exerce ce lieu mythique, en plein cœur de la Camargue, sur les hommes.

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Photo © Annelyse Chevalier

En 2014, le Bois des Rièges n’est pas plus accessible qu’il ne l’était en 2004. Personnellement, je continue à dire « tant mieux ». Le livre a fait naître, ou renaître, des envies d’aller s’y promener, même furtivement. Elles ne furent jamais assouvie de mon côté, ni  en tant que « demandeuse », ni en tant que sollicitée.

10 ans après, le Bois est toujours protégé, surveillé, presque couvé. Eric Coulet est toujours là, bienveillant et attentif au moindre signe de dérèglement. Comme durant toutes ces années passées à la direction de la Réserve nationale, il continue à aller tâter régulièrement le pouls du Bois, faire des mesures, observer, sentir. Ce rôle lui va bien, c’est presque un « homme du bois » aujourd’hui. En communion avec la nature. Avec son équipe de la Réserve nationale de Camargue, il fait en sorte que le Bois vive, survive, résiste. Et ce n’est pas forcément tout le temps facile.

Car même si le tumulte, la convoitise et la curiosité des hommes sont toujours tenus plus ou moins à distance, les forces de la Nature, elles, sont indomptables et font inlassablement leur œuvre. La mer n’est pas loin, qui éprouve année après année de ses assauts répétés la patience de la digue. Dessus, dessous… L’eau est là, conquérante. Mais plus que tout, c’est le sel, sournois ennemi pourtant si naturel, qui menace. Moins visible, moins spectaculaire, il s’infiltre, gagne du terrain, grignote, ronge, semant ça  et là quelques victimes que l’on croyait éternelles (le pin). La végétation s’adapte se transforme, en fonction de ces goûts. Les paysages changent. Encore. Le Bois des Rièges n’est pas un espace figé, mis sous cloche pour l’éternité. La preuve.

Qu’y faire ? Pas grand-chose. Observer, constater, comprendre, anticiper… Mais pas lutter. On ne lutte pas contre la Nature. Ou pas longtemps.

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Photo © Annelyse Chevalier

Du côté des hommes, on ne lutte pas non plus contre le temps qui passe. Pas mal de nos amis, interlocuteurs privilégiés « du Bois » nous ont quittés durant ces dix années. Denys Colomb de Daunant a rejoint le paradis des taureaux en mars 2006. Jacques Espelly et René Jalabert sont partis quasiment ensemble en août 2008. Jean Sol les a rejoints en janvier 2010, suivi, en décembre de la même année, de Maurice Ranc. Sans oublier Henri Roy…

Ils ont emporté avec eux leurs souvenirs, leurs si beaux souvenirs, en ayant bien conscience de ceux qu’ils nous avaient alors légués. Car les hommes passent mais les témoignages, lorsqu’ils sont ainsi retranscrits, restent et se partagent. Encore plus goulument quand on sait qu’il n’y en aura plus d’autres, comme ça, de là-bas…

Sûr qu’ils se retrouvent tous, quelque part, là-haut, pour évoquer, comme il y a dix ans, entre rires et larmes, mais toujours avec les yeux qui brillent, le « temps du Bois ».

Photo © Florent Gardin
Photo © Florent Gardin

 Pour tous renseignements sur l’ouvrage, vous pouvez contacter Annelyse Chevalier au

06 14 75 97 72

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A propos de l'auteur :

Guy Roca