Raymond Querel : un aficiona passionné mais lucide

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On ne peut pas être à la tête d’un club taurin pendant vingt-et-un ans sans avoir la foi et la passion chevillées au corps. Mais cet amour intarissable pour la bouvine ne doit pas vous ôter tout esprit critique.

Président de l’Union taurine vauverdoise Paul Ricard depuis 1992, membre du Comité Directeur de la Fédération Française de la Course Camarguaise depuis le dernier congrès, Raymond Querel porte un regard confiant mais lucide sur son club et sur la course camarguaise en général.

 

La course camarguaise n’est pas au mieux de sa forme. Pas la peine de se voiler la face. Cela se constate dans presque toutes les arènes. Les spectacles s’y déroulent devant des gradins de plus en plus clairsemés.

Comment expliquer la désaffection du public ?

Pour Raymond Querel, pas de doute. « Il y a trop de courses programmées. La qualité, forcément, s’en ressent. En outre, c’est malheureux à dire, les raseteurs sont plus souvent motivés par les engagements que par les attributs primés. Le manque de travail est flagrant. Dès qu’un taureau est difficile, ils le rasètent avec parcimonie. Si le taureau est facile, ils s’y jettent dessus dans la plus grande précipitation et de façon désordonnée. Je ne veux pas généraliser ; il y a encore des raseteurs respectueux du public ; je tiens à le souligner et à les en féliciter. D’autre part, manadiers et organisateurs ont aussi leur part de responsabilité dans la dépréciation de la course camarguaise. Tous ne jouent pas la carte de la qualité, loin s’en faut ».

Ne sentez-vous pas aussi un manque d’engouement dans votre association ?

RQ – Incontestablement. Le renouvellement des cartes de membres marque le pas. Les nouvelles adhésions se font  rares et nous organisons moins de spectacles et d’animations qu’avant. Il y a encore une dizaine d’années, nous faisions quatre ou cinq courses de l’avenir, deux courses de taù. Aujourd’hui, on ne peut plus se le permettre ; on mange trop d’argent. Les effets conjugués de la crise, de la baisse de fréquentation dans les arènes, du vieillissement du public, ont, bien sûr, des incidences sur l’activité de notre association.

 

Vous dressez un tableau un peu sombre de la situation.

RQ – Pas nécessairement. Je crois qu’il faut regarder la réalité en face, analyser les difficultés mais aussi les atouts – ils ne manquent pas – apporter des améliorations et des idées nouvelles.

La course camarguaise reste un spectacle original, fondé sur le respect du taureau, qui nous réserve encore de grands moments de plaisir et d’émotion. Et croyez-moi, la saison 2013 nous propose de bien belles affiches.

Au plan local, le rapprochement des trois clubs taurins nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité. Nous faisons déjà beaucoup de choses ensemble : lotos, organisation du congrès, spectacle de la fête votive,… Et pourquoi ne pas mettre sur pied un jour grand week-end taurin ?

Concrètement, quels changements appelez-vous de vos vœux ?

RQ – Moins de courses, je l’ai déjà dit. Une refondation des écoles taurines. Une ou deux écoles taurines (une en Languedoc, une en Provence) de haut niveau suffiraient pour une meilleure formation des raseteurs. Une plus grande sensibilisation en direction des jeunes et des nouveaux habitants de notre région. Voilà, quelques pistes à creuser.

Voulez-vous nous rappeler le calendrier des activités de l’Union taurine vauverdoise Paul Ricard ?

RQ – Bien volontiers.

Samedi 23 mars

Nous avons organisé une course de ligue avec les manades Raynaud, Guillerme, Félix. Elle a été interrompue au troisième taureau à cause de la pluie.

Dimanche 5 mai

Course de l’avenir Souvenir Jean Pagès & Tropée Emilien Duché avec les manades :

Blanc Espelly : Lou mamaï
Cyr : Lebraou
Du Ternen : Angélus
La Vidourlenque : Camaï
Chauvet : Arlésien
Bernard Lagarde : Chrysaor

Raseteurs : Rémi Guyon, Jean-Henri Oudjit, Mickael Charnelet, Marc Sanchez, Joan Gaillardet, Zini Walid

Dimanche 9 juin

Sortie en manade

Vendredi 19 juillet

Loto des clubs taurins dans les arènes

Samedi 20 juillet en nocturne

Course de taù neufs Souvenir Robert Albaret – Manade Bernard Lagarde

Mercredi 14 août

Soirée des clubs taurins dans les arènes

Samedi 17 août

Déjeuner aux prés fête votive

Janvier 2014

Assemblée générale et Gâteaux des rois

1953 – Sortie à Ste-Anne
1966 – Bal au Lux

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A propos de l'auteur :

Guy Roca