Vauvert
Dimanche 30 octobre 2016
L’indisponibilité des arènes de Lunel a fait que Vauvert a accueilli la finale du Pescalune. Si ce n’est pas un plein, beaucoup de monde sur les gradins, il est vrai qu’un temps superbe et une affiche tout autant y ont fortement contribué.
A la capelado on retrouve : Zekraoui, Aliaga, Marquis, Poujol, Allam pour les gauchers puis : I. Benafitou, F. Martin, S. Dunan et Cadenas pour les droitiers. Mis à part une baisse de régime sur Bigarra, pourquoi ? Le travail fut régulier et intense. Joachim Cadenas se fera encore remarquer par ses rasets très engagés, Zekraoui omniprésent aussi et réaliste double Aliaga en méforme, Ilias, toujours là quand les choses deviennent difficiles, et le jeune François Martin s’affirme de course en course.
Pour ce qui est des cocardiers, l’affiche était belle, la course le sera un peu moins, même si la seconde partie fut d’un très bon niveau. Après la finale à Nîmes, on pouvait penser que le trio de cette seconde partie aller « exploser » dans les arènes de Vauvert beaucoup plus valorisantes que Nîmes. Eh bien ce fut incontestablement mieux, mais… Mignon, costaud et classique, ne retrouve pas sa domination, Scipion a fait une course sérieuse mais on le sent un peu émoussé, Pourpier lui, est resté égal à lui-même. Superbe, dans sa tenue, bouillonnant, il ne supporte pas que l’on conteste sa supériorité. Cette méchanceté on la retrouve dans ses finitions, certes très engagées mais dont la particularité est d’envoyer les cornes aussi haut que possible pour atteindre l’adversaire. Sauf, si le taureau de la saison ne participait pas au classement de la finale, c’est lui qui aurait dû être le gagnant.
Papagai (Lagarde)
Il a d’imposantes cornes et il le sait car elles seront toujours menaçantes dans ses poursuites comme à la planche. Il s’accorde quelques moments de récupération en gagnant le centre. Sa course sera perturbée par des incidents de sono, il sera un premier acceptable, rentrant une ficelle.
Vincent (Aubanel-Baroncelli)
Ses points forts seront sa tenue à la planche et de superbes accélérations au terme desquelles il vient passer la corne. Mais, il s’accorde lui aussi des temps morts en laissant pas mal de cites sans réponse. Il cède sa seconde ficelle à la dernière minute.
Bigarra (Fabre-Mailhan)
Un vrai Mailhan, franc, vaillant mais avec une excellente tenue. Il fera front à une avalanche de cites pour ses rubans, quatre minutes d’enfer qu’il maîtrise très bien. Mais aux ficelles, les hommes calment le jeu et la course perd un peu de son lustre. Le travail reprend en fin de prestation et ses deux dernières minutes seront difficiles. Il rentre une ficelle.
Mignon (Cuillé)
Il était attendu après sa course de Nîmes en demi-teinte. La piste de Vauvert lui a permis d’être moins sous pression. Son placement et ses déplacements sont ceux d’un grand cocardier, mais on a senti un peu d’usure qui ne lui a pas permis cette domination qui a fait sa force basée sur des anticipations qu’il n’a plus ou beaucoup moins. Le temps fait son œuvre, fin de saison uniquement ? Il conserve une ficelle.
Scipion (Saumade)
Prestation intense, on ne lui a pas fait de cadeaux et il n’en fera pas non plus. Toujours bien placé, il répond à tout sans baisser de rythme mais pas de finitions. Un exemple de sérieux et de combativité mais parfois à la limite de subir. Il conserve ses ficelles au terme d’un combat durant lequel il ne lâchera rien.
Pourpier (Saumade)
Dès sa sortie, il en impose et on sent les blancs sur la réserve, prudents. C’est que Pourpier par sa seule méchanceté inspire la crainte. Mais il a aussi d’autres atouts, son utilisation de la piste est remarquable afin de ne pas subir et se positionner toujours dans des conditions favorables. Il réplique avec puissance, va toujours au bout, et si finition il y a elle est aussi dangereuse que spectaculaire. Il s’envoie en l’air comme un cheval qui se cabre avec les cornes pointées pour aller le plus possible cueillir son adversaire, telle sur I. Benafitou à qui il déchire le pantalon. Il garde une ficelle au terme d’une excellente prestation.
Emile Grande
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A propos de l'auteur : Guy Roca
