Quel avenir pour la course camarguaise, quelles évolutions pour la compétition ? Durant le mois de janvier, l’ensemble des licenciés et les afeciouna ont été invités à s’exprimer sur ces sujets qui leur tiennent à cœur et à formuler des propositions concrètes. Ils l’ont fait par courrier, mails, réseaux sociaux interposés ou en répondant au questionnaire de la Fédération Française de la Course Camarguaise.
La deuxième phase de cette large consultation s’est déroulée samedi 3 février à Méjanes, au Domaine Paul Ricard. A l’initiative du président, Hadrien Poujol, le Comité Directeur a réuni un panel de 100 personnes, représentatif des acteurs de la course camarguaise, (raseteurs, tourneurs, anciens raseteurs, écoles de raseteurs, manadiers, présidents de course, délégués, club taurins, directeurs d’arènes), des collectivités territoriales, des médias, des partenaires de la presse régionale… mais également de personnalités venant d’horizons différents, du monde taurin espagnol, landais, du monde sportif, du spectacle…
Après les mots de bienvenue du président de l’Union des clubs taurins Paul Ricard, Hadrien Poujol a présenté le programme de la journée, dit ce qu’il attendait de cette démarche participative et réaffirmé sa volonté de faire bouger les lignes. « Le but , c’est de faire grandir la course camarguaise, de la faire évoluer, de la faire connaître, de la faire aimer, ici, en PACA, en Occitanie, dans nos départements du Gard, de l’Hérault, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, dans nos métropoles, nos communes et au-delà, de la faire découvrir aux nombreux touristes qui viennent chez nous en vacances ».
Enjoignant les participants à faire preuve d’audace et d’imagination, il aurait pu faire sienne la formule de Lampedusa « Il faut que tout change pour que rien ne change ».
La matinée a été consacrée à la tenue de deux tables rondes, animées avec beaucoup d’aisance et de maîtrise par Mandy Graillon, grande ambassadrice des traditions camarguaises.
La première table ronde qui réunissait les représentants des différentes parties prenantes de la course camarguaise a donné l’occasion de faire un état des lieux. Tour à tour, Aurélien Laget pour les clubs taurins organisateurs, Florent Lupi Chapelle, représentant l’ensemble des manadiers, Loïc Auzolle et Benjamin Bini de l’association des raseteurs, Martine Aliaga, représentant la presse et les chroniqueurs taurins, Bruno Pécout, représentant les grandes arènes organisatrices ont apporté leur témoignage et lancé plusieurs pistes d’évolution.
Des personnalités plus éloignées de la course camarguaise – mais quand même aficiouna – des organisateurs reconnus de spectacles équestres et d’évènements taurins ont fait part de leurs expériences et du regard qu’elles portaient sur ce sport à part entière, enraciné dans la tradition.
Les échanges entre Nicolas Vergonzeanne, Sauteur landais émérite, organisateur de spectacles taurins, Jean Baptiste Jalabert, Torero, Empresa des Arènes d’Arles, Renaud Vinuesa, manadier, production de spectacles, Maurice Galle, créateur de Cheval Passion, René Girard, joueur et entraîneur de football international, François Loichet, rugbyman professionnel, Direction Régionale Jeunesse et Sport et Daniel Siméon, directeur d’arènes ont enrichi le débat mais ont surtout mis en avant la singularité et la beauté de cette pratique sportive et tauromachique à la fois.
Les ateliers de l’après-midi ont permis aux participants, répartis en groupes de travail, de formuler des propositions en faveur de l’avenir de la course camarguaise et de sa promotion.
– Respect et valorisation du taureau, de sa combativité et de son intelligence, en premier lieu
– Rôle et comportement des acteurs (raseteurs, tourneurs, présidents de course)
– Valorisation du spectacle, ouverture aux nouveaux publics, communication
En présentant une présynthèse des propositions en clôture de la journée, le président Hadrien Poujol a réitéré son souhait d’engager une véritable évolution de la compétition afin de donner à ce sport, unique, ancré dans la culture et la tradition Camarguaise, de belles perspectives d’avenir.