Lou Cabassoun : l’équitation plaisir

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En cette fin de matinée chaude et ensoleillée du mois de juillet, cavaliers et chevaux répètent méthodiquement  les mêmes gestes complices sous l’œil attentif de leur monitrice d’équitation, Karen Meger. Pas le moindre signe de stress ou de fatigue. Le cadencement régulier du balancier.
Un dernier obstacle à contourner et l’exercice de maniabilité se termine.

L’équitation Camargue s’inscrit pleinement dans une équitation de travail, en l’occurrence le tri du bétail et les activités de la manade. Les cavaliers et leur monture sont confrontés aux difficultés que l’on peut rencontrer à l’extérieur, éviter les trous, sauter un tronc, franchir un pont, traverser une gaze (marre ou roubine), refermer une barrière… Aussi Karen insiste beaucoup sur l’importance des exercices de maniabilité.

La maniabilité permet d’apprendre à son cheval à tourner, à s’arrêter, à avancer, à ralentir, à reculer, etc.  Dans le bétail, on a besoin d’avoir un cheval très calme mais qui à la demande du cavalier puisse être instantanément très actif pour bouger derrière la bête. Et donc, la maniabilité nous sert à ça. Sur des obstacles, prenons un tronc d’arbre par exemple, on demande au cheval d’avancer ;  juste après, on va lui demander un arrêt ou un reculé. Si, on a un cheval qui ne sait pas s’arrêter qui est tout fou, il n’arrivera pas à faire cet exercice-là, ce n’est même pas la peine d’essayer de l’amener dans le bétail. Il faut déjà arriver à dresser son cheval.

L’objectif de l’équitation Camargue au terme de l’apprentissage, c’est de pouvoir participer au travail des gardians dans une manade de taureaux.

Oui, l’objectif, c’est d’aller dans le bétail. Alors, avec des cavaliers débutants ou des jeunes chevaux qui n’ont jamais vu de bétail, on commence souvent par faire des stages de travail dans le bétail domestique (vaches gasconnes, vaches corses…), avec des animaux plus paisibles que le taureau de Camargue qui reste un animal sauvage.

Voilà maintenant quatre ans que Karen Meger a créé l’école d’équitation Lou Cabassoun (en provençal, Lou Cabassoun désigne le caveçon qui sert à longer le cheval) grâce à l’accueil de Guy Auguste, passionné de chevaux et d’attelages, qui met à disposition ses installations du Mas d’Elie dans le quartier de La Rouvière. L’association compte 35 adhérents, filles et garçons de tous âges (La plus âgée a soixante-dix ans. C’et une cavalière qui vient d’Allemagne).

 
 
 

Dans notre école d’équitation, le principe, c’est de fonctionner sur des petits groupes. Aujourd’hui, ils sont trois et généralement le maximum, c’est cinq personnes. Par contre, les groupes s’étoffent lorsque nous organisons des sorties. Cet été, nous avons fait des sorties nocturnes. Nous allons chercher les chevaux à 20h et nous revenons entre minuit et une heure du matin. Nous organisons aussi des petits bivouacs. Nous partons le soir avec les chevaux, nous allons dans un bois privé sur la commune et nous passons la nuit dehors avec nos chevaux. Pour nous, pratiquer l’équitation, c’est avant tout un moment de détente, un plaisir, un plaisir partagé qui nous permet de construire une vraie relation avec le cheval. 

Karen Meger a commencé jeune la pratique de l’équitation.

Je crois que quand je suis née, je rêvais déjà de monter à cheval. J’ai toujours aimé ça. J’ai commencé en colonie, j’ai découvert le cheval, et après, j’étais tellement accroc, je suis allée travailler chez des personnes qui faisaient des promenades à cheval dans la Drôme. J’avais douze ans. A seize ans, j’ai passé mon ATE (Accompagnateur de Tourisme équestre) sponsorisé par la ville de Villeneuve d’Ascq, et ensuite, je suis rentrée en formation pour être monitrice d’équitation ; J’ai fait deux ans à Grammont à Montpellier où j’ai passé mon Brevet d’Etat d’éducation sportive.

Elle s’est formée pour initier les débutants aux techniques de base, pour conseiller des cavaliers plus confirmés, pour préparer et conduire balades, promenades et randonnées équestres, pour faire découvrir la richesse culturelle et naturelle de la Camargue. Une cheville endommagée et les séquelles de la blessure n’ont pas entamé l’envie de transmettre sa passion du cheval.

 

Outre les cours d’équitation, Karen élève des chevaux de race Camargue. L’élevage du Celtis, c’est le nom de sa propre production. Elle possède 14 chevaux en comptant les deux poulains de cette année.

L’idée, c’est de faire naître nos chevaux, puis de les débourrer et de les dresser afin de les mettre ensuite dans l’école où de les vendre une fois aptes au travail avec le bétail. Nous présentons nos poulains à partir de deux ou trois ans dans les concours modèles et allures où nous mettons en évidence leurs qualités, leurs potentialités.

Vous l’aurez compris, beaucoup de travail, de persévérance, d’énergie, parfois de sacrifices pour cette jeune femme qui n’a de cesse de promouvoir et valoriser un savoir-faire, une passion : le cheval, l’équitation, la Camargue.

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A propos de l'auteur :

Guy Roca