Histoire et Mémoire au Collège de la Vallée Verte

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Cette année encore, l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) organise des manifestations pour perpétuer la mémoire et travailler sur la connaissance des événements de la guerre 39/45. Cette guerre n’a jamais été tout à fait enseignée dans nos établissements scolaires. Avec persévérance, ses membres travaillent surtout sur l’aspect de la déportation, ce comble de l’horreur, ce mal absolu. Il est indispensable que ces monstruosités soient mieux connues. Nous avons rencontré André Boulicault, secrétaire adjoint de l’AFMD pour nous parler du programme de cette année.

André Boulicault,  pouvez-vous nous rappeler ce que vous organisez ou les manifestations auxquelles vous participez ?

A.B. – Tout d’abord, je voudrais rappeler qu’une la loi du 14 avril 1954 a instauré ces journées nationales de la déportation. Les communes se doivent d’organiser une cérémonie pour commémorer  ce comble de l’horreur qu’a été le nazisme. Comme chaque année, cette journée n’étant pas organisée par suffisamment de communes, des associations de déportés ou de résistants ont cru bon de rappeler le texte suivant.

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«Compte tenu des manquements à la célébration de la journée nationale du souvenir  de la déportation que l’on constate ici et là chaque année, il nous semble  utile de rappeler  les termes de la loi du 14 avril 1954 qui consacre le dernier dimanche d’avril au souvenir des victimes de la déportation.

Art.1. La République Française  célèbre annuellement le dernier dimanche d’avril la commémoration des héros  victime de la déportation dans les camps de concentration  au cours de la guerre 39/45.

Art.2 Le dernier dimanche d’avril, devient : « journée nationale du souvenir  des victimes et héros et victimes de la déportation. Des cérémonies officielles évoqueront le souvenir des souffrances et des tortures subies par les déportés  dans les camps de concentration et rendront hommage au courage  à l’héroïsme de celles et de ceux qui en furent les victimes ». La présente loi sera exécutée comme loi de l’état. » 

Vous organisez cette journée, bien sûr, où et quand ?

A.B. – Ça sera donc le 27 avril, près de l’école Pompidou, en haut de l’avenue de la Costière. Là où se trouve la stèle Jean Moulin : l’occasion aussi de rappeler la résistance et le Conseil National de la Résistance en même temps que la déportation.

Revenons si vous le voulez bien à l’exposition à Vauvert. 

A.B. – Comme chaque année, maintenant, en accord avec le principal et les professeurs d’histoire du collège de la Vallée Verte, nous organisons donc ce cours d’histoire un peu spécial avec les élèves des classes de troisième. Ils visitent, avec leurs profs l’exposition qui se tient dans la salle polyvalente. Ils l’étudient,  prennent des notes,  posent des questions et la semaine qui suit, nous les rencontrons avec des témoins. C’est-à-dire des résistants, des déportés ou enfants de déportés. Nous répondons à leurs questions et tachons de leur apporter un éclairage sur notre vécu, sur la réalité de ce qu’était le nazisme. Les jeunes sont très intéressés et surtout très impressionnés. Ce qui  nous permet de tourner  autour d’une grande idée générale pour l’enseignement de l’histoire à savoir qu’il faut dépasser le stade émotionnel pour réussir à entrer dans le travail de connaissance  C’est un gros défit qui est lancé parce qu’on en reste trop souvent dans  l’émotionnel ce qui permet aussi à d’autres de camoufler les réalités des causes et origines du nazisme.

Est-ce que des enfants en parlent chez eux et avez-vous des retours de réactions de parents ?

A.B. – Pas souvent. C’est très rare. C’est pour cette raison qu’on invite les parents à venir voir l’exposition le samedi 12. Ca permettra des les éclairer sur ce que leurs enfants ont pu voir ou commenter cette exposition. Mais ça reste encore du domaine de l’émotion.  C’est très loin, on n’a pas très envie de se replonger dedans. Bien que des allusions à des problèmes nouveau  que certains néo-nazis ou fascistes entretiennent en Europe, peut les amener à réfléchir à la question.

Il n’y a pas qu’en Europe où il y a ce phénomène. Il ne manque pas dans le monde des petits dictateurs qui tuent et torturent. On en a tous les jours plein les informations. 

A.B. – Encore faut-il savoir si les informations sont bien complètes. En Ukraine, les infos ne nous disent pas que dans le gouvernement actuel, arrivé après une centaine de morts, comporte 5 nazis déclarés.

Que va-t-il donc se passer ce samedi après midi ?

A.B. – Nous allons présenter deux documents de grande importance. D’abord, un document qui a été écrit en allemand en 1936 sous le titre : Le peuple allemand accuse et traduit en français en 1938 et diffusé dans le milieu enseignant. Il avait été écrit par des antifascistes allemands réfugiés en France L’original de ce livre nous a été confié par une vieille institutrice de Saône et Loire, Marthe Cormier. Ce document avait survécu à la guerre dissimulé dans une ruche.

Cette institutrice m’avait instamment recommandé de le diffuser. C’est en Languedoc donc que nous l’avons édité et, dans un premier temps, diffusé dans toutes les facs de France. Depuis, nous en somme à la troisième réédition. Deux allemands résidents dans notre région, attirés par l’ouvrage, l’ont fait éditer en Allemagne et, bien sûr, dans leur langue. Et là, la diffusion marche très fort.

Et votre deuxième ouvrage… ?

A.B. – Il s’agit de Maître Bedos, qui, en 1943 a défendu deux jeunes résistants communistes, Jean Robert et Vincent Faïta, devant la justice française. Ils furent guillotinés dans la cour de la centrale de Nîmes. Quelques temps après, l’avocat fut arrêté pat les SS et déporté à Mauthausen. De retour en piteux état,  en mai 1945, il a écrit un document qu’il a lu dans les arènes de Nîmes, pleines à craquer en septembre 1945.

Son épouse a conservé ce document et nous l’a confié. Nous l’avons  fait éditer et c’est aussi un document de grande valeur Historique.

Le samedi 12 avril de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, cette exposition sur la déportation sera mise à disposition des parents et pour tout public. Ceci est aussi réalisé  dans l’ensemble des activités initiées par RIVES en ces semaines d’éducation contre le racisme et toutes les discriminations.

Vous pouvez commander ces documents, qui vous seront envoyés franco de port à :

AFMD DT 30
33 Rue François Boissier – 30600 VAUVERT
Tél : 04 66 51 02 36

Propos recueillis par Edmond Lanfranchi

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A propos de l'auteur :

Guy Roca