Charlotte, une jeune étudiante en Pharmacie, a été tuée à Montpellier, le 22 décembre 2012, par un chauffard. Elle avait 18 ans.
Le chauffard a été inculpé d’homicide involontaire avec circonstances aggravantes : conduite en état d’ébriété et sous l’emprise de cannabis et de cocaïne, violation des règles de sécurité, excès de vitesse, conduite sans permis, défaut d’assurance, délit de fuite et récidive, son permis ayant été annulé en 2010.
Refusant cette qualification d’homicide involontaire par imprudence ou maladresse, et sous l’impulsion de leur avocat, Maître Jean Robert Nguyen Phung, les parents de Charlotte ont engagé un combat pour la criminalisation de ces comportements routiers et souhaitent une loi qui permettrait de requalifier le chef d’inculpation des chauffards…
Ils ont créé en mai 2013 une Association dont le siège social est à Vauvert, et, deux familles de la région, endeuillées par la disparition de leurs enfants dans des circonstances similaires, les ont rejoints.
Cette association, qui regroupe plus de 300 adhérents, a tenu son Assemblée générale le 13 juin à 19 heures au Foyer Communal de Gallician.
Dans son rapport moral le Président a exprimé la nécessité qu’une criminalité qui n’existait pas auparavant soit désormais prise en compte par le Droit Français : dans l’attente du changement de la loi, l’association doit donc travailler à répandre le message auprès des avocats des parties civiles touchées par un drame similaire, et il est impératif de demander auprès des juges d’instruction la requalification en « violences volontaires ayant entraîné la mort » lorsque ces chauffards commettent ces accidents avec des circonstances aggravantes.
Le Président a ensuite évoqué la participation de l’Association à la Journée nationale des victimes de la route, le 17 mai dernier à Paris. Puis, il a fait le point sur le procès en appel du chauffard qui a tué Charlotte (condamné, lors d’un premier procès, à 6 ans de prison) et a abordé la notion de responsabilité indirecte d’une tierce personne dans le cas d’un accident de la route: pour la première fois en France, en effet, une personne, elle-même ivre et sans permis, a été condamnée à six mois de prison ferme (jugement du 4 mars dernier) pour avoir laissé un chauffard prendre le volant. Il s’agissait de l’ami qui accompagnait, le 22 décembre 2012, le chauffard qui est à l’origine de la mort de Charlotte.
Avant le bilan financier, qui a été voté à l’unanimité, l’élection du Conseil d’Administration et la création de quatre groupes de travail (administration, communication, législation, vie de l’Association) un point a été fait sur la position de l’Association vis à vis des autres Associations qui sont en relation avec la sécurité routière et les violences routières ainsi que sur le manque d’information des victimes lors de l’instruction des dossiers.
Association Charlotte-Mathieu-Adam
A propos de l'auteur : Guy Roca