Un matin de 1916, songeant à notre immense front, plein d’hommes sans femmes, je me dis : « Si une petite femme arrivait là, quelle joie pour ces braves poilus ! »
L’idée me vint aussitôt de faire une chanson ; je l’appelai « Le cri du poilu ».
Vincent Scotto
Le Cri du Poilu, emprunté au prolifique compositeur Marseillais, c’est aussi le titre du spectacle que Corentin Coko et Danito (chanteur des Croquants) ont présenté samedi dernier à l’Espace Jean Jaurès dans le cadre de la commémoration du centenaire de la guerre de 14-18.
La Butte Rouge de Georges Montéhus introduit ce tour de chant où durant près de deux heures Coko et son accordéon, Danito, guitare et percussions, vont évoquer sur un ton drôle et grave à la fois l’histoire de la Première guerre mondiale.
Au cours des quatre années de conflit, les chansons ont témoigné de l’insouciance des premiers jours des soldats partis « la fleur au fusil », de l’élan patriotique qui les animait. Elles ont restitué le vécu douloureux de la guerre aussi bien sur le front qu’à l’arrière.
En 1917, La Chanson de Craonne, œuvre anonyme écrite sur un air populaire de l’époque, exprime la lassitude et la souffrance des soldats. Elle va incarner la contestation et la désobéissance. Elle symbolise le tournant de la guerre.
 |
 |
Corentin Coko, qui a conçu ce spectacle original et touchant, a puisé dans le répertoire des chansons et poèmes de Montéhus, Georgius, Charles d’Avray, Eugène Bizeau, Guillaume Apollinaire, Gaston Couté et, bien sûr, Vincent Scotto.
L’Espace Jean Jaurès, plein à craquer, a réservé une belle ovation à ces deux jeunes talents de la chanson française.
Le Cri du Poilu chante les chansons de la guerre 14-18
Videos © www.corentin-coko.fr
J’ai fait mes provisions de Georgius
Si je mourais là bas de Guillaume Apollinaire (musique : Jean Ferrat)
La mitrailleuse expliquée (Texte : André Cadou, Victor Nikola – Musique : J.J. Guérin)
A propos de l'auteur : Guy Roca
