Nîmes
Finale du Trophée des As
Dimanche 9 octobre 2016
Cette finale du trophée taurin aura eu au moins un côté positif : l’affluence. Certes, la mise en bouche, le spectacle dans le spectacle fut intéressant, bien qu’un peu long, 45 minutes, alors que la course s’avérera à peine moyenne. La faute à qui ? À personne, sinon toutefois que cette piste de Nîmes n’est pas l’idéale pour la course camarguaise, elle n’est même pas faite pour elle ! Sa grande dimension ne pardonne aucune faiblesse, ni pour les raseteurs, ni pour les cocardiers. Les « grandes courses » dans ces arènes sont rares, y compris les « grands quarts d’heure » de cocardier. Seuls les « classiques » qui savent se placer, attendre et se déplacer, résistent. Les généreux sombrent et se fut le cas en général pour cette finale. Mignon a résisté mais n’a pas eu le côté dominateur qui a fait sa renommée. Pourpier, plus généreux mais très dangereux, a physiquement payé le prix fort, mais il réalise une très bonne prestation, la meilleure de l’après-midi.
Quant aux hommes, douze : Cadenas, Benafitou, Katif , Ciacchini, Auzolle, Aliaga, Four, Zekraoui, Poujol, Ouffe, Allam et Favier (plus cinq tourneurs) fourniront un travail régulier mettant parfois leurs adversaires en difficulté, mais beaucoup de ficelles resteront sur les cornes. Un petit plus pour Cadenas, Benafitou, Favier, Aliaga et Zekraoui.
L’essentiel du palmarès, vous le connaissez, ajoutons Pourpier comme meilleur taureau de la finale.
Boer (L’Occitane)
Calme, à l’affût de la moindre faute, il ne sera pas un exemple de coopération. Deux ou trois finitions dangereuses durant les rubans, puis il gagne le centre d’où il sera difficile de le déloger. Il rentre ses ficelles.
Banaru (Le Rhône)
Lui non plus ne sera pas un exemple de réactivité, il refusera beaucoup, beaucoup trop pour justifier le « Carmen final ». Sa grande force, son anticipation à gauche quand il décèle une intrusion trop dans son terrain, Favier en sait quelque chose qui s’en tire bien. Pour le reste circulez, il n’y a pas eu grand-chose à voir…
Sylverado (Nicollin)
Plus mobile, quelques belles poursuites parfois appuyées, mais en général, les refus seront majoritaires avec une position centrale de plus en plus prononcée au fil des minutes.
Il n’aura convaincu que le président qui use et abuse des Carmen. Rentre ses ficelles.
Mignon (Cuillé)
Le double Biòu d’Or, a montré que le titre n’était pas usurpé. Avec un placement sans faille à la barrière, il répondra à tout et ses anticipations donnèrent à sa course une belle dimension. Mais il aura du mal à calmer ses adversaires qui ne le ménageront pas, preuve qu’il n’était pas au mieux. Il cède une ficelle.
Scipion (Saumade)
Il sort avec une belle envie d’en découdre. Mais un peu vert, il se fait surprendre par la dimension de la piste. Il court partout, cogne et repart. Ne sachant pas doser son effort. Au fil des minutes, on le sent de plus en plus en difficulté et si sa bravoure lui permet de tenir, physiquement, il a craqué, espérons que moralement il aura les ressources pour surmonter. Il garde une ficelle.
Pourpier (Saumade)
La même envie que Scipion, mais l’expérience en plus avec une meilleure gestion de l’effort, il réalisera une belle prestation. Excellente tenue en piste, faite de déplacements, il excellera dans les finitions toujours très dangereuses, telle, celle où il accroche le pantalon de Cadenas, le ramenant presque en piste. Ce test de Nîmes confirme les capacités de ce cocardier, dont on reparlera à coup sûr. Il rentre ses ficelles.
Jupiter (Laurent)
L’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire à Nîmes, se donner sans réserve sut toutes les sollicitations. Son grand cœur n’a pas suffi, il l’a même perdu, car rapidement, la tâche s’est avérée insurmontable et en neuf minutes les hommes l’ont « exécuté ». A signaler, tout de même, une énorme action sur Benafitou où il brise les planches et bascule.
Emile Grande
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Classement des raseteurs après la finale
A propos de l'auteur : Guy Roca
