Les traditions de Noël
par Sian d’Aqui

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Nouvè

Richo en simbole, forto en esmougudo e sensacioun, li tradicioun de Nouvè en Prouvènço dounon dóu sèns e di coulour à la fèsto qu’ei d’en proumié la neissènço de Jèsus.

Eici, coumençarèn lou 4 de desèmbre, jour de la santo Barbo. Es la debuto de la periodo que se dis « calendalo », que s’acabara que lou dous de febrié. Entre aqueli dos dato, sara uno sucessioun de tradicioun, de fèsto, de rite e de coustumo que soun mai o mens seguido segound li vilaje o li famiho.

Li tradicioun prouvençalo soun fourtamen moutivado pèr la religioun e si cresènço à-n-aqueli se mesclon touto meno de legèndo, supersticioun, rite, em’uno tras que grando impourtanço di simbole. Emé la tradicioun ouralo, que s’e perdudo aro, lis ancian, countaire vertadié, perpetuavon aqueli legèndo, au tèms di vihado.

La naturo i’a tambèn uno grando plaço perqué à-n-aquelo epoco, li valour simple de la terro avièn d’impourtanço e èron mai respetado.

Lou Gros Soupa

Aquéu soupa, pres à l’óurigino en famiho davans la messo de miejo niue, èro un repas maigre mai noun mens fastuous. Peissoun, liéme e proudu dòu terraire i’an uno largo plaço. Pèr soun trensen « Gros Soupa », Sian d’Aqui a fa apèu à -n-un restauraire veisin qu’a pres siuen de recoustituï aqueli plat, d’un biais un pau ameioura. Es ansin qu’avèn retroba l’àpi à l’anchouiado, li cacalauso e li espinarc, la merlusso e li cardoun, sens’óublida li trege dessèr de segur.

rose-of-jericho-60312_960_720  crche provencale

Le gros souper (lou gros soupa) était le repas maigre, mais pas moins fastueux, traditionnellement pris en famille le 24 décembre, avant la messe de minuit. Composé de sept plats maigres, en souvenir des 7 douleurs de la vierge Marie, il commençait par l’aigo boulido (soupe à l’eau bouillie ; ail, sauge, huile d’olive et pain) et se poursuivait par des plats de poissons dont l’alose à l’étouffée, la morue à la raïto ou le gratin de morue aux épinards ou encore la brandade de morue, le muge au four, et les légumes, dont les épinards aux escargots ou à la poivrée, la soupe aux choux, le céleri à l’anchoïade (la Bagna-Caudo en provençal) ou la salade de truffes et céler. On pose à la fin sur la table les treize desserts que l’on mangeait au retour de la messe de minuit avec le vin cuit et, pour les affamés, on servait la petite oie, dont on apprêtait le cou, les bouts d’ailes, le gésier et autres issues, et qui a été remplacée par la dinde de Noël.

La table dressée comportait trois nappes de taille décroissante : une pour le « gros souper », une pour le repas du jour de Noël, le lendemain midi — repas composé de viandes —, et enfin la dernière pour le soir du 25 où les restes trônent sur la table. Sur ces nappes, on dépose les lentilles ou les blés de la Sainte-Barbe (plantés dans une assiette pour les faire germer le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe), une branche de houx pour apporter le bonheur ainsi que trois bougies. Le pain, posé à l’endroit, est coupé en trois : la « part du pauvre », la « part des convives » et la « part fétiche » qu’on conserve dans une armoire. La part du pauvre est une survivance de la manne que les Romains offraient à leurs ancêtres. On dit aussi que personne ne doit rester seul le soir de Noël, même les animaux font partis du gros souper (c’est le Sant Crebassi). La légende dit que pendant la nuit de Noël, nuit pleine de mystère, les animaux se mettent à parler. Enfin, la maîtresse de maison secouera la nappe dehors car les miettes du repas sont considérées comme bénéfiques et les jeter dans le jardin est le signe de futures récoltes fructueuses.

On met aussi des roses de Jéricho. A ne pas confondre avec la rose de Noël, qui est un hellébore noir. Celle de Jéricho est une emastica hiérochuntia. Elle a la forme du thym et est originaire d’Arabie, de Syrie et d’Egypte. On la met dans une jatte, avec de l’eau, elle s’ouvre et dure environ entre 5 et 10 jours. Elles furent importées par les croisés. En général lorsque les roses s’épanouissent pendant la nuit de Noël, c’est un signe de prospérité, sur la maison. Lorsque l’on retire la fleur de l’eau, elle se dessèche et l’on peut ainsi la garder pour l’année d’après.

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A propos de l'auteur :

Guy Roca