Le port de Gallician retrouve une seconde jeunesse

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Créé en 1988, voilà presque trente ans, le port fluvial de Gallician avait besoin d’une cure de jouvence et d’une nécessaire mise à niveau de ses installations. Systèmes d’amarrage devenus obsolètes, absence de réseau de collecte des eaux usées des bateaux, absence de compteurs aux bornes de distribution d’électricité et d’eau, pas de cale de mise à l’eau… Un manque d’équipements pénalisant pour le développement du tourisme fluvial qui a conduit les responsables de la Communauté de communes de Petite Camargue à engager dès 2006 une réflexion sur la requalification du port.

D’autres priorités budgétaires s’étant imposés, le projet a été un temps reporté puis relancé en 2013 avec les premières missions d’études environnementales.

Préalablement à la réalisation du dossier « loi sur l’eau » et des dossiers d’incidence « Natura 2000 », il a fallu effectuer un inventaire de la faune et de la flore afin d’étudier où étaient les espèces protégées, à quels endroits elles nidifiaient, à quels endroits elles passaient.. et in fine, identifier les zones à enjeux qu’il ne fallait pas toucher. Au vu de cet inventaire qui a duré un an, le projet initial a été « recalibré » et réduit dans son ampleur par rapport à ces contraintes environnementales… et aussi, il faut bien le dire, afin de rester dans les clous budgétaires. Toutes ces études et autorisations préalables expliquent les délais entre le lancement du projet en 2013 et le démarrage des travaux en octobre 2016.

Le chantier en lui-même ne présentant aucun impact majeur sur la topographie du site, un seul impératif demeurait : adapter la période de travaux aux périodes de nidification des oiseaux et des espèces aquatiques, l’outarde canetière et la tortue cistude, entre autres.

01_Port de Gallician  02_Port de Gallician

Pratiquement achevés, aujourd’hui, les travaux de génie civil ont été réalisés par l’entreprise de travaux publics Spada. Sont intervenus également sur le chantier : Citéos (réseaux électricité), Rampa TP (réseaux humides), la Compagnie des forestiers (soutènement de berges), Etrave Travaux (systèmes d’amarrage).

Coût total de l’opération : 567 000 € hors taxes.

Cet aménagement a été financé à 80 % par des subventions publiques de l’Etat (pour la part la plus importante), de l’Europe, de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, du Département du Gard, du Plan Rhône, de l’Agence de l’eau. 20 %, (115 000 €) restent à la charge de la collectivité.

A quelques semaines de l’ouverture de la saison touristique, Alain Reboul, vice-président au tourisme et au port de Gallician, Carole Colençon, Chef de projet développement territorial, expriment leur satisfaction de voir ce projet enfin concrétisé.

Requalifier le port, c’était nécessaire parce que les infrastructures commençaient à être obsolètes mais ce n’est pas le seul objectif. L’enjeu majeur pour la communauté de communes de Petite Camargue, c’est de faire du port de Gallician une interface entre le fluvial et le terrestre, une structure d’appui au développement touristique du territoire.

Le plaisancier avec son propre bateau ou celui qui va louer un bateau à Beaucaire, à Carnon, qui souhaite faire escale à Gallician, doit savoir qu’il trouvera sur place toutes les informations pour pouvoir s’amarrer aisément mais également tout un éventail d’activités et de services.

Et ça a commencé dès cette année. Nous avons mis autour de la table les partenaires, les socioprofessionnels afin de voir ce que nous pouvions proposer aux plaisanciers, sachant que quand ils arrivent au port, ils n’ont pas de mobilité (à part le vélo). Là, nous avons eu les calèches de la Clapière, les calèches de Camargue, la cave de Gallician, le café du Pont, le café du Centre, le Barjaunote, la Maison de l’Oiseau, qui nous ont proposé des produits spécifiques pour les plaisanciers.

Cette offre fera ensuite l’objet d’une large communication auprès de tous les ports et auprès de tous les offices de tourisme de la région Occitanie.

Sur le plan nautique, le port, qui dispose d’une quarantaine d’anneaux, apporte les services classiques d’un port : l’amarrage avec eau, électricité et sanitaires.

Il y a 3 types d’utilisateurs.

Ceux qui louent un bateau à la semaine et font escale – de plus en plus de plaisanciers privilégient la location à la propriété. Plusieurs loueurs opèrent sur tout le canal et Gallician a été repéré comme un port intéressant pour leur clientèle. Dans la concession avec VNF (Voies navigables de France), il est prévu un minimum de 25 % d’anneaux, ce qui représente 10 anneaux réservés pour l’escale.
Après, il y a les plaisanciers qui ont un contrat d’amarrage à la semaine, au mois, à l’année. (75 % des anneaux).
Enfin, un emplacement particulier est réservé aux péniches hôtel. qui proposent des croisières fluviales et qui font escale à Gallician. Aujourd’hui, deux opérateurs, Le Phénicien et L’Amarée  s’arrêtent à Gallician tous les étés. (1 à 2 arrêts par semaine pour chacun). Ces péniches  hôtels reçoivent des groupes de 10 à 20 personnes.

Avec les travaux d’aménagement, le port va également offrir des services supplémentaires. La cale de mise à l’eau pour les utilisateurs de petits bateaux et surtout la possibilité pour les plaisanciers qui le souhaitent de faire leur vidange d’eaux grises et d’eaux noires (eaux de lavage et eaux usées des toilettes). La collecte des eaux usées a nécessité la mise en place d’un réseau spécifique avec une pompe (mobile, pour l’instant). Il s’agit là d’une stratégie à l’échelle du canal du Rhône à Sète jusqu’à sa partie côté Hérault afin de minimiser l’impact environnemental de ces effluents.

03_Port de Gallician

Comment et par qui est géré le port ?

Le port de Gallician est géré directement par la communauté de communes sous concession VNF. C’est-à-dire que c’est VNF qui fixe les objectifs, les marges de manœuvre et les obligations d’exploitation.

La concession s’arrête le 31 décembre 2027 rappelle Alain Reboul.

C’est dans 10 ans, mais il faut amortir tous les travaux que nous sommes en train de faire. C’est du reste une des contraintes budgétaires que nous avons rencontrées. A savoir, amortir cet investissement sur les 10 ans. Le temps qu’il nous restait jusqu’en 2028 n’a pas permis de contracter un emprunt supérieur. Ce qui a fixé les limites du projet. Il fallait calibrer la capacité de financement au regard de la capacité du port et du coup prioriser les travaux par rapport aux impératifs de vétusté et de développement touristique.

L’enveloppe budgétaire était de 560 000 euros et nous nous y sommes conformés.

Il en va de même pour la gestion du port. Il s’agit d’une gestion commerciale en tant que telle. Ce n’est pas le contribuable qui paie ; ce sont les redevances des plaisanciers.

D’autres aménagements sont programmés en 2017 et 2018.

La valorisation paysagère des abords apportera une touche finale à l’ensemble et permettra de conforter l’aspect nature et environnemental du port de Gallician.
Enfin, la mise aux normes des sanitaires de la capitainerie, la mise en place d’un bac pour faire la lessive, la vaisselle, complèteront les équipements fonctionnels du port.

Les élus et responsables de la CCPC en visite sur le chantier
Les élus et responsables de la CCPC
en visite sur le chantier
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A propos de l'auteur :

Guy Roca