On va au ciné ?

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Et aussi l’actualité du grand écran

Ceux qui s’intéressent au cinéma, se souviennent sans doute du pavé dans la mare lancé il y a un an par le producteur-distributeur Vincent Maraval. Il considérait que si le cinéma français était malade, c’était dû, pour une bonne part, aux cachets exorbitants perçus par certains acteurs. Il fut donc commandé un rapport à différentes personnalités, représentant de près ou de loin notre 7ème art, avec à sa tête René Bonnell.

Ancien dirigeant de la Gaumont, ancien Monsieur Cinéma de Canal+, producteur et auteur d’ouvrages consacrés au cinéma, René Bonnell connaît bien ce milieu. Dans le rapport de 200 pages qui vient d’être remis au gouvernement, le résultat est sans ambigüité : si rien n’est fait, l’avenir du cinéma français est tout simplement compromis. Il faut quand même savoir que malgré la baisse des entrées, le cinéma français est de loin le premier d’Europe. Quand même… Notre système de fabrication, de financement ou de distribution, la vidéo, la télévision, n’est peut-être pas le plus adapté à ce que l’on attend pour avoir une santé resplendissante. De toute façon, le rapport, une fois encore, met en exergue les cachets « il recommande notamment de mettre fin à l’inflation excessive du cachet des stars ». Il y en a encore à qui ça fera plaisir !…

Pour ceux que ça intéressent ils peuvent consulter ce rapport dans le journal Les Echos.
Pour redonner des couleurs à notre exception culturelle, il contient quand même une cinquantaine de propositions qui ne tendent pas toutes à vouloir mettre nos stars sur la paille !

Cannes 2014


Le 67ème Festival de Cannes se déroulera à partir du 14 mai prochain. La Palme d’Or sera remise le 25.
C’est à Jane Campion, seule réalisatrice à avoir décroché la Palme d’Or, qu’a été confiée la présidence du Jury de ce 67ème Festival.
Jane Campion est la talentueuse réalisatrice Néo–Zélandaise du film La leçon de Piano, Palme d’or et prix d’interprétation féminine à Cannes en 1993, avec Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill. Au 25 mai donc…

Et ce qu’il faut voir au

Suzanne (Sara Forestier, magnifique) ado de 17 ans, vit une vie d’ado insouciante chez son père Nicolas, un routier veuf (François Damiens). Sa sœur ainée, Maria (Adèle Haenel, superbe) passe une bonne partie de son temps à couvrir les conneries de sa jeune sœur. Jusques et y compris quand elle tombera enceinte. Elle décide de garder le bébé. Quelques années plus tard, elle tombe raide dingue d’un jeune voyou, Julien (Paul Hamy) pour lequel elle plaque père, sœur et enfant. Disparitions subites et pérégrinations diverses : terminus en prison.

Katel Quillévéré
Katel Quillévéré

La jeune réalisatrice Katel Quillévéré, filme ceux qui restent avec une intelligente sensibilité. Ceux-ci, ne font que constater, déplorer les dégâts et tenter de colmater les brèches Jamais de violence, les délits ou les cavales ne sont jamais filmés. Simplement, on les devine. Toutes les étapes de ce parcours chaotique, se succèdent par rapides bons successifs avec une nouvelle situation à chaque reprise et souvent des intervalles de plusieurs années. Au début ça surprend et puis on s’y fait.

Les années et l’absence de Suzanne, n’altèrent nullement l’amour de cette famille en éternelle reconstruction. Malgré quelques coups de colère, Nicolas le père n’abandonne jamais. Dans ce rôle, François Damiens touchant, donne une interprétation extraordinaire de ce père accablé. Maria, la sœur, est le rempart contre qui viennent se briser les tempêtes, et qui fait face à tout avec une extrême douceur. Là encore, on découvre une jeune interprète bourrée de talents. Quant à Sara Forestier, elle passe de la gamine insouciante à l’adulte responsable, avec une aisance incomparable. Un film magnifique et de très très beaux artistes.
Pour l’anecdote, vous retrouverez les paysages de notre région et la chanson du générique de fin interprétée par Nina Simone qui chante « Suzanne » de Leonard Cohen comme un gospel… avec cette voix inimitable.

Edmond Lanfranchi

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A propos de l'auteur :

Guy Roca