Sésame Autisme Languedoc
Ados et petite enfance

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Entretien avec le directeur, Fabien Delmas

Dans un précédent article consacré à Sésame Autisme,  nous vous avions présenté la partie « adultes » de cette association.  Aujourd’hui, c’est vers les adolescents et la petite enfance que nous nous tournons. Toujours au Mas Tempié, nous avons rencontré Fabien Delmas, le directeur.

Pour cette partie « ados et petite enfance », dans laquelle il s’agit de la très importante éducation des plus petits, nous vous proposons les deux entretiens que nous avons eu avec Fabien Delmas, qui nous présente cette association.

Fabien Delmas – Sésame Autisme s’occupe d’enfants depuis longtemps, puisque le premier établissement s’est implanté à Vauvert en 1996, ici au Mas Tempié. Depuis 1998, nous les accueillons tout à coté, au mas de la Sauvagine.

Quelles sont les conditions d’admission des jeunes que vous recevez ?

F.D. – Nous avons une maison à Vauvert qui reçoit environ 18 à 20 adolescents.  Nous avons une deuxième maison dans le Gard, à Fons-sur-Lussan et deux maisons similaires dans l’Hérault.

Est-ce qu’ils sont en permanence dans vos maisons ?

F.D. – Justement, c’est la particularité d’Accueil Adolescents-Sésame, qui gère et administre des maisons  d’accueil réguliers et temporaires. C’est-à-dire des maisons qui viennent en complément d’hôpitaux de jour, de SESSAD (Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile) d’IME  (Institut médico-éducatif) d’enfants scolarisés, et nous, nous accueillons – soit en soirée, soit pendant les vacances, soit le mercredi toute la journée, soit les weekends – ces jeunes qui sont pris  en charge la semaine ailleurs.

 Que faites-vous pendant leurs séjours ?

F.D. – D’abord, ils passent leur temps avec des jeunes de leur âge qui ont  tous la particularité d’avoir des troubles du spectre autistique, et leur difficulté, c’est d’être en relation avec d’autres. Donc, l’un des premiers objets de cette maison, c’est justement de développer  cette relation avec l’autre : d’abord des enfants autistes et adolescents et aussi, dans l’accompagnement qu’on leur propose, d’aller à la rencontre des gens du territoire, d’utiliser les espaces des adolescents habituels, piscine,  cinéma,  lieux d’activités.

Est-ce que vous avez des activités purement scolaires ?

F.D. – Ça  c’est la charge des IME, ou des  SESSAD  qui accompagnent. On a des adolescents qui ont un meilleur niveau que d’autres ; ceux-là sont directement  scolarisés. Tout ça, c’est le travail de jour. Pour faire simple, nous intervenons quand l’école est fermée.

L’autisme est  une maladie, est ce que vous avez un accompagnement  médical ou des contrôles ?

F.D. – L’autisme est quelque chose de très particulier, dont on ignore encore complètement les causes. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a besoin de soins et d’accompagnement éducatif. Nous, nous apportons la dimension accompagnement éducatif.  Les établissements de jour,  sont plutôt tournés vers l’accompagnement et le soin, nous, nous favorisons la continuité du soin, notamment, la prise de médicaments et la cohérence éducative et thérapeutique qu’il peut y avoir autour de la prise en charge.

Fabien Delmas

Il  y en a qui sont plus ou moins atteints, quelles sont vos limites en dessus et en dessous ?

F.D. –  Nous acueillons vraiment tout le spectre autistique des enfants ayant des troubles très importants de l’autisme, mais également des déficiences sévères associées ou des adolescents  qui n’ont pas de déficiences intellectuelles. Nous en avons aujourd’hui, qui préparent le bac. Nous avons vraiment un spectre très très large dans l’accueil, pas forcément au même moment, mais nous accueillons tous ces ados. 

Pour un ado en passe de se présenter au bac, quels sont les troubles qui l’emmènent à vous rendre visite ?

F.D. – Deux principaux : un qui peut être lié à certains intérêts restreints, un deuxième niveau qui est beaucoup plus embêtant souvent pour eux, qui est la difficulté d’interaction sociale, la difficulté de relation à l’autre, soit dans une difficulté qui fait qu’ils ont du mal à communiquer. Il y a aussi une espèce de trop plein de communication qui gère mal les distances relationnelles, ce qui est tout aussi handicapant : si j’aime une fille, je lui dis que je veux être avec elle ou alors je ne la vois même pas. 

Comment gérez-vous ces différences, est-ce que vous avez des éducateurs spécialisés pour des mêmes cas ? 

F.D. – Tous nos éducateurs travaillent sur le trouble du spectre autistique. Par contre, effectivement, on essaye de se doter d’outils permettant de travailler davantage la question de la relation à l’autre. Il y a trois façons de le travailler : l’immersion dans un groupe, dans le monde qui nous entoure. Une autre, c’est ce qu’on appelle des scénaris sociaux, c’est  faire un travail un peu théâtral, qui va nous permettre de repérer des émotions, de repérer ce qu’il faut faire avec l’autre. Et troisième niveau, le niveau des habilités sociales, c’est-à-dire qu’on va travailler sur table à des situations relationnelles que l’on va essayer de reproduire dan la vraie vie.

Très longtemps l’autisme est resté très méconnu, avant c’était l’asile psychiatrique et c’était terminé, aujourd’hui, où en est-on  dans le traitement de cette pathologie ?

F.D. – Vous faites bien de parler d’asile psychiatrique puisque Sésame Autisme a d’abord eu vocation à permettre à des gens qui étaient exclus  de la vie ordinaire de trouver des établissements et services qui les remettaient au cœur de nos villages.  Vauvert a été l’un des premiers dans la région à accueillir de l’autisme.

Edmond Lanfranchi

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A propos de l'auteur :

Guy Roca